C'est drôle, contrairement à ARP2600 qui n'a pas l'air très emballé par ce treizième album studio des STRANGLERS, de mon côté Written In Red est pour moi l'album post-Cornwell du groupe qui fonctionne le mieux et qui est bien plus proche de ce que faisait la formation à l'époque de Cornwell ! oui je sais, ceci est très paradoxal puisque les deux principaux instigateurs de ce 33t sont essentiellement les plus récents membres du groupe, John Ellis et Paul Roberts !
Pour commencer, je le trouve bien plus chargé en mélodies et en accroches musicales que les trois précédentes livraisons et de mon point de vue il est globalement plus alerte que ne l'étaient les derniers albums de la formation depuis la fin des années 80.
À l'inverse du chroniqueur qui trouvait que About Time renouait avec le son punk des débuts du groupe, et que la production de Written In Red est pour lui bien plus léchée, c'est pour moi totalement l'opposé !!!
Certes, Written In Red propose des morceaux peut-être plus pop mais ils sont aussi bien plus vivants et mémorisables que la majorité des mid-tempo de l'album précédent où l'on avait du mal à distinguer un titre par rapport à l'autre faute à des compos toutes calquées sur le même moule. ici au moins les arrangements varient d'un morceau à l'autre et dans son ensemble, je trouve également la prod plus aérée.
Les excellents et entraînants "Valley Of The Birds" et "In Heaven She Walks" ouvrent les hostilités. malgré les différences vocales entre Paul Roberts et Hugh Cornwell, j'aurais bien vu ce dernier interpréter ces deux titres ainsi que le suivant, l'émouvant "In A While".
"Silver Into Blue" à la rythmique bien appuyée est plus conventionnel mais pas désagréable du tout !
En revanche je n'aime pas du tout "Blue Sky" (autant pour la compo en elle-même que pour ses arrangements très kitsch).
ARP2600 évoque Depeche Mode concernant "Here" mais bien que l'on puisse effectivement y déceler quelques similitudes, pour moi la compo est assez proche de ce que pouvaient faire les STRANGLERS sur Feline par exemple (hormis le son des guitares acoustiques sur ce dernier). pour le lien possible avec les Simple Minds disséminé ça et là sur l'album, ça ne m'a fait tilt à aucun moment !!!
"Joy De Viva" ne me branche pas particulièrement. je trouve même la construction du morceau fort bancale entre ses couplets et son refrain et pour tout dire cette compo ne m'évoque pas du tout les STRANGLERS (sans pourtant me faire penser à qui que ce soit d'autre !).
Je ne serais pas étonné si musicalement "Miss You" venait principalement de Jean-Jacques Burnel tant le style de cette compo énergique me fait penser au bassiste, mais ce n'est peut-être qu'une impression après tout. étrangement, on retrouvera un morceau portant exactement le même nom sur l'album suivant mais avec un texte et une musique totalement différente ! je n'en ai jamais su la raison.
"Daddy's Riding The Range" a une rythmique et une ligne de basse très similaire à celle de "Goodbye Toulouse" mais je ne trouve pas du tout ce morceau inspiré contrairement à la compo de 1977.
La reprise de "Summer In The City" est totalement râtée avec son interprétation et ses arrangements mécaniques. je n'appréciais déjà pas la cover faite par Joe Cocker en 94 mais là c'est le désastre total ! de toute façon, rien ne vaudra la sublime version originale des Lovin' Spoonful.
L'album se referme sur le touchant "Wonderful Land", une compo que je trouve vraiment très réussie et qui aurait très bien convenue à Hugh Cornwell à mon humble avis.
Au final, sur les onze titres j'en retiens six à sept: "Valley Of The Birds", "In Heaven She Walks", "In A While", "Silver Into Blue", "Miss You" et "Wonderful Land" plus "Here" à la rigueur ! c'est plutôt un bon score et cela faisait une éternité que je n'avais accroché à autant de morceaux sur un album des STRANGLERS, c'est pourquoi je lui attribuerai une note de 3,5/5.