Le véritable enseignement que l'on puisse tirer de cet album, c'est qu'au bout du compte, Placebo porte remarquablement bien son patronyme.
Molko & consorts ne reviennent que pour relever les compteurs, et la démonstration éclatante de cet état de fait sera donnée pendant la tournée promotionnelle qui suivra la sortie de cet album ô combien décevant.
En même temps black Market music et Sleeping with Ghost étaient déjà passablement mauvais.
C'était déjà évident pour le premier cité dès sa sortie alors que le second faisait illusion avant que l'oeuvre impitoyable du temps ne le mette hors jeu assez rapidement.
Molko veut passer pour un type sulfureux, une sorte d'icône du rock comme au bon vieux temps et met plus d'énergie à s'offusquer de la parution de photos le dévoilant en bon père de famille accompagné par femme et enfant en poussette, qu'à écrire de bonnes chansons capables de tenir la route plus longtemps qu'un été.
Après un tel état de lieux, on se dit que le bonhomme a quand même bénéficié d'une mansuétude générale peu répandue pour se permettre d'éviter la foudre aussi longtemps. Moi-même j'avais espéré...mais non, ce disque est pénible d'un bout à l'autre, presque aussi prétentieux que Black market et encore plus lénifiant que Sleeping.
Confirmation en live donc, où Brian Molko et ses deux seconds couteaux font la gueule, omettent de présenter les deux musiciens additionnels qui font de leur mieux pour éviter que le bateau déjà à la dérive, ne sombre tragiquement sous les yeux d'une foule qui ne demandait qu'à s'embraser et qui repartira la queue basse.
On aurait aimé que l'homme à la voix de canard soit un type vraiment inspiré en mesure d'apporter sa pierre à l'édifice sacré et exigent de la Pop, on y a cru,un peu trop longtemps même, car en fin de compte on a eu affaire à un roublard qui a fini par gâcher son peu de talent enfermé dans un paraître destructeur, au lieu de suer sang et eau par amour pour la musique.