Les Sex Pistols, c'est un peu comme tout : il y a ceux qui en parlent et ceux qui l'ont vécu.
Pour ces derniers, aucun doute (et d'ailleurs pourquoi y en aurait-il ?) : Ce disque résonne comme l'un des dix plus importants de l'histoire parce qu'il l'a marquée, tout simplement.
Et ceux qui n'y étaient pas, ou pour qui cette époque des années de plomb ne dit rien (les fameux t-shirts de Joe Strummer des Clash à cette époque !), ne parleront forcément que de leurs goûts musicaux par rapport à ce que délivre le disque, ce qui est tout à fait légitime.
Never Mind a capté l'air de son temps et pour qui ne m'intéresse pas/plus à ce temps-là, il n'a que la valeur musicale que chacun lui accordera.
Pour le reste, ils auront fait partie des derniers, chronologiquement parlant, à secouer le cocotier, une dernière tentative avant d'envoyer se faire foutre toute cette fange intéressée à les mythifier pour en tirer de plus juteux bénéfices.
Cela a dû les amuser un temps, surtout Malcolm qui gérait bien tout ça, et s'ils l'avaient voulu, ils seraient devenus aussi grands et célèbres que les Stones ou les Beatles, finissant sur une plage de Malibu, à 50 ans, bien repus et riches à millions. Sûr qu'ils en avaient conscience...
Mais, leur jusqu'au-boutisme ne permettait pas ça, sans parler du Sid devenu célèbre parce qu'il est allé jusqu'au bout justement du délire, ne sachant pas, ne voulant plus, s'arrêter.
Des rockers, à la fois misérables et déterminés, un peu pathétiques mais terriblement vivants. Le rock les retiendra comme Hendrix, Joplin, Jones, et tant d'autres qui jouaient leur musique comme un soldat va à la guerre, et c'est pour ca que "Never Mind" restera, comme le "Raw Power" des Stooges ou le "Kick out the jams" du MC5. Cela dépasse le côté simplement musical car ces œuvres, qu'on aime ou pas, jalonneront toujours l'histoire du rock, du vrai.