Dernier des "vieux James Bond" effectivement, qui tentait à son honneur de partir sur quelque chose de différent avec une histoire plus personnelle et surtout plus violente.
Comme Tuer n'est pas Jouer, je ne l'ai vu que tardivement et j'ai été déçu lors de mon premier visionnage, mais contrairement à son prédécesseur devenu avec le temps l'un de mes Bond préférés, Permis de Tuer ne m'a jamais tout à fait charmé.
Il comporte de bonnes idées : Dalton est parfait, pour moi c'est l'adaptation la plus fidèle du personnage des romans; les méchants sont très méchants, de vrais salauds comme on n'en verra plus jusqu'à l'arrivée du Chiffre; les décors sont superbes, les scènes d'action toujours réussies (La scène d'introduction, Bond qui infiltre le bateau et s'échappe en volant l'avion, la course-poursuite finale).
Malgré tout, je trouve le film ennuyeux. Ames yeux, c'est le Bond le plus misogyne. Les trois femmes importantes dans le scénario servent de punching-ball aux hommes : la femme de Leiter se fait violer et tuer dès le début. Pam Bouvier est présentée comme étant forte et indépendante. Mais, comme Marion Ravenwood dans Indiana Jones, elle devient inutile et, même, un ressort comique pour le héros qui la traîne comme un boulet jusqu'à ce qu'il veuille la mettre dans son lit. Talisa Soto aurait pu être une Bond girl tragique et complexe, coincée dans sa relation avec Sanchez qui la violente et Bond qui ne la traite pas mieux mais peut l'aider à s'échapper. Quitte à sortir des sentiers battus, ça aurait été bien d'en profiter pour écrire un personnage féminin intéressant, pour une fois.
Michael KAMEN à la lourde charge de reprendre derrière John BARRY. Je ne suis très fan de lui, même s'il savait créer des thèmes prenants (celui du Robin des Bois avec COSTNER ou celui des X-MEN), et même si j'aime beaucoup ce qu'il a fait pour Brazil et l'Arme Fatale. Permis de Tuer ne figure pas dans ses grandes réussites malheureusement. Beaucoup reprochent à Permis de Tuer de trop ressembler aux films d'action américains de la même période et de perdre sa "Bondiness" au passage, une critique valide qui, je trouve, s'applique surtout à la musique. Hormis l'inclusion timide du thème bien connu à quelques reprises, on pourrait la copier-coller sur n'importe quel film avec Stallone, Schwarzy ou autres de l'époque et on ne verrait pas la différence.
En revanche, je n'ai jamais compris pourquoi autant de monde n'aimait pas la chanson. Okay, sa production est très 80's (je me souviens d'un journaliste qui la comparait à un "pudding musical") mais c'est une bonne power ballad, classique pour la série, mais efficace. Elle retrouve l'identité des thèmes de Bond tout en étant mise à jour avec son époque.