Sur toute sa carrière SIMPLE MINDS n'aura été un groupe soudé uniquement que lors de leur première période (de fin 1978 à l'été 1981). Le départ de Brian McGee à la fin des sessions du double album Sons and Fascination/Sister Feelings Call va bouleverser quelque peu cet équilibre puisque se succéderont au poste de batteur, pas moins de trois prétendants: Kenny Hyslop durant cinq mois, suivi de Mike Ogletree les six mois suivants, avant de se rabattre finalement sur Mel Gaynor.
Si ce dernier a joué sur six des neuf titres de l'album New Gold Dream (81–82–83–84), c'est uniquement en tant que musicien de studio et celui-ci ne rejoindra pleinement la formation qu'à partir de la fin de l'année 1982 pour compléter le New Gold Tour et son statut au sein des MINDS sera sérieusement remis en question dès l'album Street Fighting Years où il sera crédité de nouveau comme musicien additionnel.
Lorsque le bassiste Derek Forbes se fera lourder début '85, la chimie de groupe sera définitivement perdue et Mick MacNeil se sentira bien isolé face au tandem Jim Kerr/Charlie Burchill. suite à son départ fin '89, les SIMPLE MINDS ne seront plus jamais un groupe mais bien un duo (avec un Mel Gaynor en guise de batteur 'yo-yo' selon les albums et suivant les besoins de ces messieurs !).
Si l'esprit de groupe en a sérieusement pâti avec les années, la musique de SIMPLE MINDS a également subi de profonds changements et pas en positif en ce qui me concerne !
Je n'ai jamais apprécié l'orientation 'pop' ou 'stadium-rock' du groupe depuis l'album Sparkle In The Rain, pas plus que le versant soft et vaguement 'world-music' avec Street Fighting Years. rien d'étonnant donc à ce que je n'aime pas Real Life qui est un peu un mix de tout ça et qui a pas mal de points en commun avec ses trois prédécésseurs.
Le son de la basse et de la batterie est globalement très synthétique malgré l'apport du bassiste Malcolm Foster de temps à autre. mais rien de bizarre puisque Stephen Lipson (qui avait co-produit l'album précédent avec Trevor Horn) est toujours aux manettes et qu'il est également crédité aux claviers et à la basse (dont certaines parties sont jouées au synthé, et ça s'entend !).
"Real Life" le morceau-titre, "Stand By Love" et "Travelling Man" sont tout bonnement insupportables avec ce son horrible de caisse claire réverbérée, "See The Lights" est une pop song inoffensive mille fois entendue, "Let There Be Love" se la joue 'Celtique' de pacotille. immonde ! "Woman" fait plus somnoler qu'autre chose, tandis que Kerr et Burchill pratiquent l'auto-plagiat éhonté sur "Let The Children Speak" (avec sa séquence aux claviers qui cite ouvertement "Theme For Great Cities") et comme si "Mandela Day" n'avait jamais existé, ils fricotent de nouveau avec le courant 'world' sur "African Skies". super original !
"Ghostrider" se veut plus 'rock' mais c'est râté. et bonjour la rigidité de la rythmique ! (certainement plus une boite à rythmes que de la batterie).
Que sauver de ce marasme? pas grand chose à vrai dire, mis à part peut-être le sympathique "Banging On The Door" qui mise plus sur la sobriété et moins sur l'artifice, ainsi que la ballade "Rivers Of Ice", certes un peu soporifique mais qui fait tellement de bien après cette avalanche de rythmique déshumanisée sous réverb quasi-permanente !
Ah! mais le meilleur est pour la fin. l'atmosphérique "When Two Worlds Collide" qui referme l'album a bien une rythmique métronomique et une caisse claire légèrement réverbérée mais celle-ci est agréablement contrebalancée par une belle partie de basse toute en souplesse. voilà pour moi le morceau le plus satisfaisant du lot mais au bout du compte ma note n'ira pas au délà de 1,5/5.