L'éclosion de PRINCE, part IV, où le Kid de Minneapolis continue de montrer qu'il n'est pas un gentil garçon mais n'a pas encore décidé de pondre LE grand album qui lui permettrait d'allier la gloire à la réussite artistique, sans aucunement perdre sa crédibilité.
Ses disques se vendent bien et lui passe son temps en studio avec un ingé son et peut-être bien un autre arpète , lesquels avaient intérêt à être au taquet pendant les séances. Son altesse peste volontiers quand les bandes ne se rembobinent pas assez rapidement à son goût et fait surtout confiance à sa Linn Drum dans le rôle de l'intervenant extérieur mais comme elle sait se montrer magnanime, elle met le nom des musiciens de son groupe de scène sur la pochette mais écrits en moins gros que "produced, arranged and performed by PRINCE".
Tout de même.
Alors cet album n'est pas le plus captivant des quatre disques qui précèdent le premier acte majeur de sa majesté, c'est même peut être le moins intéressant, on attendait mieux d'une "controverse", PRINCE n'est pas un type qu'on appelle buddy, cousin, brother ou man, le chef c'est lui et là il n'apporte rien de nouveau à l'édifice de son œuvre.
Pourtant tout avait bien commencé à l'apéro sur "Controversy" et pendant l'entrée sur "Sexuality", c'est simple, ça sonne cheap, limite Bontempi version 2.0, c'est entraînant, malin, mais la ballade qui suit Do me Baby est tout sauf passionnante, ça ne dégouline pas encore le sirop (PRINCE est souvent lubrique) comme cela arrivera bien top souvent par la suite mais tout de même, on s'emmerde.
Et après ce long pensum, on reconnait la recette soul/funk teintée pop qui prévaut depuis le commencement, mais en moins bon.
La sortie rattrape l'affaire au moment du fromage, Annie Christian commence à réveiller le rocker qui jusque là sommeillait bien et le dessert qui sorti par la cuisse de Jack U Off se révèle être une petite merveille.
Mais voilà, l'entre deux extrémités est loin d'être consistant, celui qui ne se fait pas encore appeler "The Artist", même pas encore Kid de Minneapolis,qui se la pète déjà bien grave, ne prend pas (assez) de risques, pas encore.
Un album mineur avec ses perles, pour les joyaux, il faudra attendre.
Pas bien longtemps.