Ô BIRDY NAM NAM, qu’es-tu devenu ? Il est loin désormais le petit groupe français novateur qui me faisait espérer ! Vite, un mouchoir ! Eh ! Vous y croyez vous, un groupe de 4 DJ talentueux qui passe d’un Abstract Hip-Hop aux influences multiples à une électro-house bien française en l’espace d’un single ? Moi, non. Et pourtant… Dire que je me moquais allègrement des types qui disaient que BIRDY NAM NAM ressemblait à DAFT PUNK et JUSTICE. Maintenant qui est marron, hein, qui ?

Déjà la pochette, c’était louche : ça ressemblait à un single de JUSTICE à s’y méprendre. Mais bon, pas de préjugés vaseux sur les pochettes, peace & love. Trop tard ! Le son électro-house s’insinue dans les écouteurs : horreur, malheur ! Pas que l’électro-house soit un genre à ce point détestable, non, pas du tout, mais la mauvaise électro-house, si. Et « Worried », c’est de la mauvaise électro-house, ou plutôt, c’est une imitation pas très inspirée des cadors du genre. Ça sent la boîte de nuit des basses aux boucles synthétiques. En fermant les yeux, on peut même entrevoir le barman qui change de couleur à chaque rotation du néon. Cerise sur le gâteau : une voix grave clichée à la Gunther. On n’en demandait pas tant. Question : 4 DJ pour produire ça, quelle utilité ? Un seul type agité des bâtonnets fluo aurait suffi.

Et « Transboulogne Express » ! On aura saisi la référence à KRAFTWERK dans le titre, mais la bonne idée s’arrête là. Attention ! Le morceau figure tout de même sur la B.O. du Transporteur 3, on ne parle pas de n’importe quoi ni de n’importe qui ! Eh bien le morceau est à l’image du film : vaseux. Et pas vaseux comme une petite tourbe au pied d’un chêne centenaire, noooon ! Vaseux comme une plage mazoutée à marée basse, avec son cortège d’oiseaux englués et de silhouettes jaunes agrippées à leur râteau. Frissons. Un motif presque Trance maquillé par un son moderne aurait pu… Mais non. Tout cela rappelle trop le remix de « Harder, Better, Faster Stronger » de qui l’on sait.

Reste « Worried (Zongamin Remix) », qui vise un peu moins le tube, ce qui ne l’empêche pas d’être un morceau assez plat. Les effets sont quand même un peu plus fouillés, effort appréciable, mais rien de comparable avec les perles de sampling que l’on trouve sur le premier album éponyme. On passe de délicieuses ambiances feutrées à une atmosphère Tom Raider/Macumba Club : ça fait mal.

Alors on va espérer que l’album est entièrement différent du single. L’attente ne sera pas longue, l’accouchement est prévu pour le 12 janvier 2009, soit tout pile un mois après la sortie de l’objet du délit. Pourvu que BIRDY NAM NAM ne passe pas définitivement du côté obscur de la French Touch !