DRUNKDRIVER l’essence du punk.

C’est mal joué donc pour masquer c’est joué à fond et plus saturé que Jean-Guy SATURE. Deux hypothèses :
1) C’est joué fort pour masquer qu’ils jouent mal.
2) C’est joué fort parce qu’ils assument leur ignorance quasi-totale de leurs instruments, par pure provocation. L’essence du punk je vous dis.

Sauf que souvent cette stratégie facile ne paie pas. Illustration : t’as déjà écouté LES LEGIONS NOIRES ? Et parfois, assez mystérieusement, l’illusion fonctionne : le groove, ce concept plus facile à ressentir qu’à expliquer, fait son apparition. L’envie d’y croire gagne, on s’agenouille et DRUNKDRIVER a rallié dans ses rangs un fidèle de plus.

Prenez "Fire Sale". C’est joué à fond les ballons n’importe comment, on rentre dans la mêlée dès les premières secondes avec la guitare puis la batterie, et ça joue la même « mélodie » (non je déconne) pendant trois/quatre minutes. Plus linéaire que ça, à part la ligne je vois pas, et pourtant ça groove, on ignore comment. Franchement, ils auraient pu jouer la carte de la variation de volume, ou bien du changement de tempo (crescendo, decrescendo, montagnes russes, etc !). Mais non ! C’est basique et ils persistent dans leur médiocrité. Sales punks.

Evidemment, pour me faire mentir, "It Never Happened" ne groove pas du tout, non. Les New-Yorkais essaient plutôt d’installer une ambiance à base de saturations proche du drone. « Mais vont-ils enfin nous rentrer dans le lard ? » se demande-t-on alors, désespéré. Le diamant s’approche toujours plus près du rond central du disque et on se dit alors que ce 45t en forme de dyptique serait parfait. Mais non, derechef, le groupe ne peut s’empêcher de tout d’un coup taper comme des demeurés sur leurs instruments de guerre pour couper abruptement le morceau.

Aucun savoir vivre.