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VARIÉTÉ FRANÇAISE  |  STUDIO

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 Présentation (par Bruno) (1869)

MALICORNE - Les Cathédrales De L'industrie (1986)
Par MARCO STIVELL le 31 Août 2010          Consultée 6961 fois

Toc toc toc...

Intervenant anonyme : "Ah ! Gabriel tu tombes bien, je voulais justement m'entretenir avec toi !"
Gabriel Y. : "Euh... Ah bon ?"
Intervenant anonyme : "Oui. Bon ça fait déjà quelques années que MALICORNE n'a rien sorti, il est temps d'y remédier !"
Gabriel Y. : "Euh... Oui..."
Intervenant anonyme : "Bon alors voilà Gaby. Je sais que depuis quelques temps tu mets des compositions de côté. Comme ton premier album solo n'avait que moyennement marché, tu vas rappeler tes anciens petits copains et utiliser ce que tu fais pour le sortir comme un nouvel album de MALICORNE. Si possible avec un son bien dans l'air du temps. N'est-ce pas ?"
Gabriel Y. : "Euh... Mais..."
Intervenant anonyme : "Merci Gaby je savais que toi aussi tu ne résisterais pas à cette idée alléchante et que tu accepterais sans rechigner."

DRIIIIIIING !

Hughes D.C. : "Allo ?"
Gabriel Y. : "Allo Hughes ? C'est Gabriel, ça va ?"
Hughes D.C. : "Euh... Oui..."
Gabriel Y. : "Bon alors voilà. Avec Marie, Olivier et les autres on se réunit pour un nouvel album de MALICORNE, avec un son plus actuel. Et je voulais savoir si toi et Laurent..."
Hughes D.C. : "Pardon de vous couper monsieur mais ça ne m'intéresse pas du tout, de plus j'ai déjà tout ce qu'il me faut à la maison. Et vous me dérangez en plein repas."
Gabriel Y. : "Ah... Bon ben dans ce cas, au revoir."

*Clic*

Bon allez je l'avoue humblement, la seconde conversation est purement inventée. A vrai dire je ne sais même pas si Hughes DE COURSON et Laurent VERCAMBRE ont été contactés, ou au moins étaient au courant du nouveau projet MALICORNE en ce milieu d'années 80. En tout cas, ça s'est fait sans eux, tout comme les excellents albums précédents Le Bestiaire et Balançoire En Feu, et le moins que l'on puisse dire, c'est que plus que jamais Les Cathédrales de l'Industrie s'éloigne nettement et sûrement du folklore plus ou moins remis au goût du jour dans lequel le groupe évoluait sur les albums précédant 1979, année du départ de Hughes et Laurent. Marie elle, est en revanche présente, tout comme Olivier KOWALSKI et Jean-Pierre ARNOUX, ainsi que bien sûr Gabriel YACOUB sans qui cette ultime grande expérience n'aurait pas été possible. En ce qui concerne la première conversation, il est vrai en revanche que Les Cathédrales de l'Industrie devait être un album solo de Gabriel, et que la maison de disques en a décidé autrement. Ce qui n'est pas plus mal, je préfère une fin comme celle-ci plutôt que comme en 81.

Les Cathédrales de l'Industrie, avec son nom qui mélange habilement tradition ancienne et modernisation, et dont la pochette simpliste rompt énormément avec celles des vieux albums du groupe, est en partie fidèle à l'esprit du MALICORNE ancien, mais mélangé à un son moderne. On ne manquera d'ailleurs pas de remarquer qu'aucun des albums précédents ne rattrape celui-ci sur le chemin de la modernisation. Ici, même si certains instruments "anciens" comme le violon, le cromorne - tous deux assez difficiles à distinguer d'ailleurs - et la chabrette (cornemuse employée surtout dans le Limousin) sont utilisés, il y a une très forte accentuation sur la batterie et les synthétiseurs qui ont été arrangés de la manière dont on le faisait couramment à l'époque on va dire. Mais le résultat est aussi simpliste qu'excellent, MALICORNE réussissant son pari de se renouveler une fois de plus tout en conservant l'essentiel, y compris de son passé. De ce dernier critère, on retiendra également une forme de poésie plus qu'agréable et comme seul Gabriel YACOUB sait faire. Il suffit d'écouter Les Cathédrales de l'Industrie et tous ses albums solo à venir...

Un grand disque, tout simplement. Dès les premiers coups sourds programmés (symbolisant l'industrialisation) jusqu'au fade-out en choeur de "Je Resterai Ici", chaque pièce ou partie chantée est pleinement maîtrisée et fait son effet toujours positif, pour peu que l'on ne dissocie pas obligatoirement MALICORNE de la modernité (du moins cette modernité-là). Le son années 80 + l'arrangement de cornemuse-flûte irlandaise (par Alan KLOATR, qui n'avait plus participé depuis l'album Pierre de Grenoble !) fait la richesse du morceau-titre. Pour cette chanson comme pour "Dormeur", "Big Science (1, 2, 3)" et "Le Temps", le groupe nous offre une suite de couplets-refrains plutôt directs, bien dans le ton de l'époque et super efficaces. On peut en dire autant des sublimes ballades "Je Resterai Ici" et "Il Me Reste un Voyage à Faire", mais les morceaux cités dans la phrase précédente sont garnis d'une orchestration plus "massive", et l'on se rend compte que ces derniers, comprenant les tempos les plus enlevés - bon c'est pas de la techno non plus -, ont été idéalement placés en début de parties (la face B du vinyle commençait avec "Big Science (1, 2, 3)" qui est d'ailleurs paru en single). "Sorcier", est plus mystique, restant axé sur les percussions et ambiances de savane. En ce qui concerne le chant, la plus grande partie du disque est menée par Gabriel souvent joliment rejoint par des choeurs, mais Marie en lead se réserve les splendides "Robe Blanche, Robe Noire" et - surtout - "La Nuit Des Sorcières" au rythme lancinant et à l'atmosphère particulière. Sa douce voix convient d'ailleurs très bien pour ce registre de chansons, hélas cela ne sera pas plus exploité. Et les chansons a cappella dans tout ça ? Pas de panique, écoutez la fin de "La Nuit Des Sorcières", même si c'est court et en anglais.

Franchement je ne trouve rien à reprocher à cet album qui reste excellent de bout en bout, et qui fait partie de mes préférés du groupe, en tête avec Almanach. Deux albums bien différents il est vrai, mais qui prouvent que sur plus de treize ans ou presque, MALICORNE a parfaitement bien tenu sur la longueur, quelle que soit l'époque, quel que soit le personnel, quelle que soit la matière, quel que soit le son... D'ailleurs, avec Les Cathédrales de l'Industrie, ils méritaient un bon succès, avec en plus cette fois des morceaux composés entièrement par eux, mais visiblement le public en a décidé autrement... Dommage. Mais pour une fin (définitive ?), on a connu pire.

Note réelle : 4.5/5.

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   MARCO STIVELL

 
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- Marie Yacoub (chant, vielle à roue)
- Gabriel Yacoub (chant, guitares, mandoloncelle, harmonica)
- Olivier Kowalski (chant, basse, guitares, claviers)
- Jean-pierre Arnoux (batterie, percussions)
- Michel Le Cam (chant, violon, mandoline, cromorne)
- Alan Kloatr (cornemuse irlandaise, flûte irlandaise)
- Olivier Daviau (chabrette)
- Jean-michel Kadjan (guitare électrique, programmation emulator)
- Patrick Robin (programmation séquenceur)


1. Les Cathédrales De L'industrie
2. Dormeur
3. Il Me Reste Un Voyage à Faire
4. La Nuit Des Sorcières
5. Big Science (1, 2, 3)
6. Le Temps
7. Robe Blanche, Robe Noire
8. Sorcier
9. Je Resterai Ici



             



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