Nous sommes en 1958, le groupe des CRICKETS est désormais un des majeurs du Rock’n’roll. Mais il reste encore à rentrer dans l’histoire.

Le deuxième album de Buddy HOLLY s’ouvre sur un titre révélateur « I’m gonna love you too », les harmonies vocales ici présentes n’échapperont pas aux amateurs des BEATLES, et oui ! Ça alors ! Les scarabées ont été influencés par d’illustres pionniers, ils le reconnaissent d’ailleurs bien volontiers, et l’écoute des titres du Clark Kent rockeur revêtent du coup une importance considérable.
Et on ne s’arrête pas là, nope ! Car « Peggy Sue » déboule alors avec sa rythmique de plomb, ah chers camarades ! Je vous recommande le visionnage de ce giga classique, certes la vidéo pourra vous apparaitre kitsch et ô combien vieillotte -encore qu’il s’agit là d’une époque dont la classe n’était pas exempte. Tout est là, les tics de Buddy, la cavalcade éffrénée de la batterie, cette manière d’attaquer sa gratte, un joli solo original, et vous avez entre les mains un essentiel du Rock’n’roll.
Reprises il y a ! Et quand HOLLY s’attaque au répertoire de LITTLE RICHARD avec le standard « Ready Teddy » on ne peut qu’être surpris par la dynamique et l’agressivité du jeune texan, qui ne s’en laisse pas compter un seul instant. Sa version est plus méchante que celle d’ELVIS et s’aligne sans problème sur la classique de son collègue pianiste.
Autre reprise de choix, « Baby I don’t care » dont Elvis a fait une vraie merveille, avec intelligence, HOLLY ne s’attaque pas au King sur cette version, il la rend attachante et douce, « étudiante » est le terme qui me vient à l’esprit, une chanson de campus, et toujours ses soli tout en coups de pattes rythmiques. Enfin, l’artiste retrouve ses influences western sur la « Valley of tears » de FATS DOMINO où un orgue plus gospel résonne avec à propos. Très agréable.

Autre classique, « Rave on » tient son rang plus de 50 ans après. Cet album est tout de même beaucoup plus couillu que le premier tout en sauvegardant les éléments essentiels de créativité si originaux des CRICKETS. Et l’attitude de Holly avec sa Stratocaster, c’est génial.
Et puis nous avons la fameuse « Everyday » qui a traversé les décennies sans perdre aucunement de son charme - on l’a encore entendu dans une pub dernièrement - charmante petite chanson sans prétention accompagnée de sa célèbre boite à musique. C’est ce qu’on appelle un standard.

Puis c’est un piano qui rythme la très pré-Beatlessienne « Look at me ».
« Listen to me » bien qu’un peu datée, vous ouvrira là encore les portes des influences majeures des 4 de Liverpool, et quelle jolie guitare, celle là même qu’on retrouve sur la classique « Words of love » qui sera reprise quelques années plus tard -devinez par qui ?- sur l'album « Beatles for sale ». Ils reprendront aussi « Mailman bring me no more blues »… Bref nous marchons dans les traces historiques et sacrées des pionniers créateurs.
Je terminerai sur un autre classique « Little baby », qui a lui aussi traversé les générations sans perdre de son aura.

Vous l’aurez compris, cet album est juste essentiel.

Peggy Sue - http://www.youtube.com/watch?v=ku5UeUT7yIQ
Everyday - http://www.youtube.com/watch?v=ty31QY5ZGHo
Words of love - http://www.youtube.com/watch?v=tfollv1111I