Je déteste Dylan GUTHRO. Ce mec à l'allure du gars branchouille qui emballe tout corps féminin se trouvant à moins de 10 mètres de son auguste personne autour d'un feu de camp. Belle gueule, belle voix, loin d'être un manchot à la guitare, ce nuisible est le genre de mec à même de vous piquer votre gonzesse après avoir aligné trois accords. Un parasite, et un album à oublier sans plus tarder. Fin de la chronique, merci, au revoir.

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Vous êtes encore là ? Soit vous êtes une femme sensible au charme de ces dragueurs estivaux, soit vous êtes... mélomane, tout simplement. Ben ouais, parce que, quand même, ce premier album de l'artiste canadien vaut le détour. Malgré son jeune âge, Dylan témoigne d'une exceptionnelle maturité musicale. Le contexte familial ne doit pas être étranger à cet état de fait. Fils du grand Bruce Guthro (chanteur de Runrig et auteur d'une brillante carrière solo), Dylan débute l'apprentissage de la guitare à 4 ans avant d'accompagner, quelques années plus tard, son père à l'occasion de tournées solo. Le cheminement suivi par le jeune artiste semble donc tout a fait naturel. Après l'éducation, l'émancipation. All That's True est le reflet de ce bagage musical, un premier témoignage rempli de candeur et de savoir-faire. Point ici de folk-rock celtique, genre de prédilection de l'honorable Bruce, mais plutôt un folk intimiste, teinté à l'occasion de pop. Des univers différents mais dont le sens de la mélodie et la variété des ambiances constituent le dénominateur commun. Et puis, papa n'est pas si loin, puisqu'il se charge des chœurs et de la deuxième guitare, ainsi que de la production, tâche partagée avec Dave Gunning, un autre grand nom de la scène folk canadienne. Une histoire de famille, donc.

Les onze titres de cet All That's True varient entre le bon et l'excellent. Par de remplissage ou de titre inutile, un tour de force en soi pour une première réalisation. Quelques faiblesses, mais un opus fort prometteur, porté par une première moitié excellente. « Thinkin' » entame l'album de manière timide et délicate, mettant en avant le timbre neutre de Dylan, ainsi que ce sens aigu de la mélodie qui fait mouche (quel refrain !). « A kid to you », dotée d'une construction plus moderne, poursuit ce mélange réussi entre folk et pop. Le titre, agrémenté d'éléments symphoniques du plus bel effet, se voit doté d'une montée en puissance lui permettant de gagner en vigueur et en profondeur. Plus légère et guillerette, « Purple dress » se veut une petite sucrerie pour adolescents amoureux, tandis que la désabusée « Quicksand », marquée par la présence d'un violoncelle, contient des intonations jazzy fort appréciables. Lente et introspective, cette pièce est prétexte à un long et hypnotisant solo de guitare électrique, réalisé par Dylan lui-même. Une perle.

Le reste de l'album, bien que plus futile, est tout autant appréciable. « The mermaid song », délicate et subtile, se veut une tendre chanson d'amour. « Sing to me », interprété en duo avec la chanteuse canadienne Breagh MacKinnon, prévaut grâce à cette collaboration, tandis que « Canso », ballade folk aux intonations country, parachève l'œuvre. On ne tombe à la renverse à l'écoute de cette petite douzaine de titres, mais l'on découvre avec bonheur un jeune artiste à même de mettre en valeur son talent et capable de s'entourer des bonnes personnes. Une petite surprise, en attendant une confirmation prochaine. Et un bon paquet d'accords à maîtriser avant de mettre le feu à la gent féminine au Club Med l'été prochain !

3,5/5