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Johann Adolf HASSE - Serpentes Ignei In Deserto (correas) (1739)
Par CHIPSTOUILLE le 18 Février 2013          Consultée 2474 fois

Fustiger un disque de Johan Adolf HASSE, c’est avoir l’audace d’une lime à ongle. Si vous lisez ce texte c’est qu’il n’y a pas 36 possibilités. Fort probable, vous êtes un lecteur fidèle et curieux, un petit côté sadique tout de même, qui se délecte toujours des rares chroniques qui osent les 1/5 sur des trucs totalement inconnus. Moins probable, mais sait-on jamais, vous êtes un spécialiste de musique baroque et vous venez de faire une recherche sur HASSE, laquelle vient de vous conduire ici. Merci à nos webmestres préférés qui font un excellent travail de référencement. Moins chanceux et plus rare, tu es le relecteur de Forces Parallèles qui s’est porté volontaire pour relire ma prose, sois-en remercié camarade. Et chose possible mais tout de même moins probable, vous venez de faire une recherche Google sur "fustiger chiant serpent too much", des termes qui sont bels et bien présents dans cette chronique, mais je vous recommande sérieusement de revoir vos orientations sexuelles.

Crevons l’abcès, Serpentei Ignei In Deserto, fait partie de ces nombreux disques qui ne contrediront pas l’adage qui veut que la musique classique, c’est chiant. Même le livret préfère parler d’autres choses que de musique. On commence avec un paragraphe sur les ospedale de Venise (pas celle de la Pieta comme chez VIVALDI). Puis on parle du texte : Moïse, des hébreux pas contents, des serpents… Pour bien insister sur le fait qu’on a vraiment rien à dire sur le disque on liste d’autres œuvres qui parlent de serpents, passionnant. En revanche les tout aussi chiants Serpents of the light de DEICIDE ne sont pas évoqués. Contrairement à moi les auteurs du texte auront probablement noté le hors propos. Enfin la musique… des triolets, du mode mineur pour ce que j’en comprends et beaucoup d’autres termes techniques qui ne parlent qu’aux musicologues avertis.

Alors pourquoi en parler ? Pour des raisons personnelles à vrai dire. J’avais une quête, un espèce de trou béant dans ma culture musicale. Prenez une fresque du XVIIIe siècle, placez-y la mort de Louis XIV à gauche, la révolution à droite. Saupoudrez de lumières et de marquise de Pompadour, puis placez-y les compositeurs et leurs œuvres. Petit à petit une évidence se dessine, un amas baroque à gauche d’où percent quelques raretés clairvoyantes (PERGOLESI et sa musique sacrée, SCARLATTI fils et ses sonates pour clavecin et bien entendu les 4 saisons de VIVALDI). A droite le classique, sans basse continue, dominée par sa forme sonate, ses quatuors et symphonies, des effets de glissando, de l’élégance dans les volumes, de la finesse, des notes longues et tenues qui remplacent les cordes pincées, mais parfois trop de facilité, voir trop de légèreté.

Et au milieu coule une rivière : 20 ans de néant, 1750-1770, de la mort de BACH père (1750) et sa leçon de musique (l’art de la fugue) aux premières symphonies intéressantes de HAYDN (par exemple le matin, l’après-midi et le soir, les 6, 7 et 8, déjà un pied dans le XIXe à vrai dire). Que se passe-t-il entre-temps ? De quelle façon, dans cette époque piquée à vif par une guerre de 7 ans et remplie de quelques classiques de la littérature, la musique peut-elle tant muter ?

Alors on creuse, on fouille… Carl Philip Emanuel BACH, tous les attraits du classique mais avec de la basse continue. Jean-Philippe RAMEAU, auteur d'un traité qui fera date sur l'harmonie, ne m'a pas convaincu. Et Joseph HAYDN (encore), des années plus tard garde encore une rémanence de basse continue dans sa symphonie Allelujah (n°30)… Je fouille, je fouille, à l’évidence Rome ne s’est pas faite en un jour. Une constante cependant, beaucoup de choses intéressantes d’un point de vue historique. Peu de choses, sinon les précitées en tous cas, de palpitant pour les oreilles lorsque l’on touche presque au but. En réalité, c’est qu’entre BACH le retardataire et HAYDN le précoce, la période de transition dure bien plus longtemps.

Serpentes Ignei In Deserto est donc daté imprécisément entre 1734 et 1739, quelque part au début de ladite période, environs 15 ans avant la querelle des bouffons qui marque la césure. HASSE est régulièrement cité en exemple par opposition de style avec son contemporain BACH. On pourra facilement le rapprocher d’un TELEMANN, un autre allemand qui embrassera le style italien tout en reniant presque ses origines allemandes. Dans son oratorio, HASSE se distingue de ses contemporains par des effets de style dans le chant. C’est ainsi qu’après une introduction instrumentale qui nous rappelle déjà beaucoup trop de choses, vient s’imposer un air chanté… Un air ? Du récitatif ? Difficile de dissocier les deux tellement tout sonne « too much ». Pas celui plein de verve d’un RHAPSODY (OF FIRE) en pleine forme, non, celui qui vous fait pousser de grands soupirs de lassitude. Et dire que l’oratorio est un genre qui n’est pas supposé être théâtral… Côté mélodies, certes il y a bien des notes, qui s’enchaînent. Pourtant, c’est le néant. Pour la qualité, faites demi tour. Telle une BO moyenne de film hollywoodien amputée de son thème principal, les serpents de feu du désert n’ont rien à raconter.

Et ma quête de connaissance, dans tout ça ? Arrêtée en pleine course, elle s’est prise de plein fouet ce mur de médiocrité.

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