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1990 Pod

The BREEDERS - Pod (1990)
Par GIA le 11 Juin 2005          Consultée 4178 fois

On va commencer par une question : que connaissez-vous en rock alternatif ? Après avoir réfléchi deux-trois secondes, on répond facilement les Pixies et Sonic Youth, Nada Surf, Radiohead, The Cure éventuellement, ou bien même les Bérus. Vous l’aurez deviné, on y classe des groupes aux styles bien différents. Qu’est ce qui permet alors d’affirmer qu’un groupe appartient à cette catégorie ? La réponse est simple : son aspect expérimental. Chacun de ces groupe a su conquérir un terrain musical particulier, jugé parfois presque inabordable par certaines personnes.

The Breeders est issus de cette génération (années 80/90) qui a su se démarquer d’un pop-rock devenu trop standardisé en revenant à une composition affranchie des limites imposées par un style trop populaire. Rendus plus accessibles grâce à la chanson Cannonball (tiré de l’album le plus connu du groupe, «Last Splash »), les Breeders des débuts se font plus discrets, malgré des antécédents qui leurs permettraient de se la péter un peu plus.
En effet, à l’époque de leur premier album « Pod », le groupe était initialement composé de Kim Deal, la bassiste des Pixies ici à la guitare, de Tanya Donelly, la guitariste des Throwing Muses (qui quitta le groupe en 1992 pour former Belly et qui sera remplacée par la sœur jumelle de Kim, Kelley Deal), de Josephine Wiggs de Perfect Disaster à la basse et enfin de Jim McPherson à la batterie.

Ce premier album donc, (le meilleur d’après moi) combine l’énergie acide de Throwing Muses avec la sensibilité mélodique des Pixies. On découvre la voix de Kim Deal, plus mise en valeur que lorsqu’elle fait les chœurs dans les Pixies. On la découvre douce et parfois rude, elle aussi elle sait crier, même si Frank Black a sa manière bien à lui de montrer son irritabilité.

Tout le monde sait que ce n'est pas facile de se mesurer à de tels artistes : la comparaison est presque inévitable, les Breeders en sont conscients mais ils s’en foutent, et pour ça on les admire encore plus. Voyons alors ce que renferme cet album au drôle de nom…
Glorious, chanson douce, commence par un « da la la la… » et un duo basse/batterie assez douteux introduisant une guitare lente et menaçante, comme un serpent qui se faufile dans votre chambre alors que vous dormez. Les paroles sont tout aussi angoissantes : « je retiens ma respiration depuis plus de trois ans, toute seule les dimanches » Grrrr…

On se rassure un peu avec Doe, chanson à la Sonic Youth, dont le son de la guitare reste cependant toujours aussi sombre, pour retomber dans l’angoisse avec Happiness is a Warm Gun, magnifique et très réussie reprise des Beatles. Je ne vous cache pas qu’on appréhende toujours les reprises de groupes aussi talentueux, la question étant : arriveront-ils à faire aussi bien, voire même mieux ? Le pari est donc réussi : la chanson n’est pas restituée comme l’originale, elle n’est pas dénaturée non plus, non, ici, les Breeders ont su faire de cette chanson un morceau purement alternatif, ce qui laisse entrevoir par la même occasion une autre facette de la musique des Beatles.

On passe au mélancolique maintenant avec « Oh », ballade pop entre le slow et le classique expérimental léger. Tout est souplesse, harmonie et beauté, autant dans le chant que dans la musique. Le violon qui vient s’ajouter à la guitare déjà en larme ne fait que nous rendre encore plus sensible à la mélodie du morceau, sans parler de la voix de Kim, plaintive et fragile.
Ce qui suit nous ramène à la pop alternative, on y retrouve le son des Pixies à la guitare au riff court et efficace, alterné par des moments de calme précédent le refrain aux paroles très simples : « hellbound hellbound hellbound… », même chose pour When I was a Painter sauf que c’est la basse, un peu répétitive, qui monopolise l’attention.

Quand à Fortunately Gone, ainsi que Only in 3’s un peu plus tard dans l’album, c’est comme un bonbon qui pétille sous la langue : sucré et innocent. Ça rappelle une de ces bonnes vieilles ballades que l’on fredonne en marchant dans la rue avec un sourire con sur la tronche et qui nous ramène à des souvenirs agréables. Aller, fini la nostalgie, retour à l’alternatif avec Iris ou l’histoire incompréhensible d’une fleur…On jongle entre coma et électrochocs (à faible voltage ceci dit).
Opened et Lime House jouent des guitares saturées, la première ressemble une fois de plus à du Sonic Youth avec une touche d’angoisse et de mystère principalement transmise par la ligne de basse, tandis que la deuxième, plus légère, bénéficie de plus de relief que la précédente qui peut paraître un peu monotone.

Finissons avec Metal Man, sans doute la plus alternative de l’album, grâce à laquelle on plane dans un nuage cotonneux avant de s’écraser lamentablement sur un sol en béton pour re-décoller encore plus haut et ne jamais revenir…

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   GIA

 
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- Kim Deal (chant, guitare)
- Tanya Donelly (chant, guitar)
- Josephine Wiggs (choeurs, basse)
- Shannon Doughton (choeurs, batterie)
- Carrie Bradley (violon)


1. Glorious
2. Doe
3. Happiness Is A Warm Gun
4. Oh!
5. Hellbound
6. When I Was A Painter
7. Fortunately Gone
8. Iris
9. Opened
10. Only In 3's
11. Lime House
12. Metal Man



             



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