Police a déjà effectué le tour du monde, qu’il faut d’ores et dejà, penser à la succession de l’album « Reggatta de Blanc ». La chose n’est certes pas facile, car le trio a acquis ces deux dernières années, une renommée planétaire. Les médias du monde entier, les attendent au tournant et ne pardonneront pas la moindre petite erreur de leur part. Mais les membres de Police savent qu’ils peuvent compter sur les millions de fans dans le monde, qu’ils ont su séduire, tout aux long de ces deux dernières années, pour les soutenir et les encourager.

Police avait mis de coté un bon nombre d’enregistrements durant les sessions de « Reggatta de Blanc » et une bonne partie de ces chansons, alimenteront le 3éme album, auquel ils donneront un titre qui sera tout aussi mystèrieux que les deux premiers albums.
« Zenyatta Mondatta » car c’est bien de lui qu’il s’agit, est le 3éme opus du combo, et la pochette aux couleurs « arc-en-ciel » se démarque des deux autres. En effet, les membres du groupe ne regardent plus dans la même direction, comme sur les deux pochettes précédentes. Et c’est bien là seule différence. Car, musicalement Police rajoute avec cet album, une pierre à son édifice musical et le consolide un peu plus.
« Don't Stand So Close To Me » est incontestablement le tube n°1 de l’album et également le titre qui sert d’introduction. Le jeu sec, précis, et nerveux de Stewart Copeland, ainsi que le son de sa batterie « Tama » est désormais reconnaissable entre tous. Andy Summers suit le méme tracé musical avec sa « Telecaster », et ses effets analogiques de toutes sortes. Sting continue à nous pondre des lignes de basse toujours aussi efficaces et entrainantes, ainsi que des mélodies facilement identifiables. Le groupe nous gratifie également d’un pseudo jazz (Driven To Tears) où le solo guitare d’Andy Summers, n’est pas sans rappeler le style Robert Fripp, et ou Stewart Copeland fait preuve d’une maîtrise incontestable de ses fûts. Le coté commercial et monétaire n’est pas en reste avec un titre dansant à rallonge (When The World Is Running Down, You Make The Best Of What Is Still Around) et qui deviendra un des titre fétiches du groupe. La période « ska » étant de rigueur, Police nous en sert par deux fois (Canary In A Coalmine, Man In A Suitcase). Vient ensuite un instrumental (Voices Inside My Head) qui n’apporte pas grand chose, mis à part le fait de meubler l’album, et un gimmick guitare assez répétitif mais tout de même sympathique.
« De Do Do Do, De Da Da » est sans aucun doute le second tube potentiel du groupe, et celui-ci passera d’innombrables journées à flirter avec les plus grandes stations radios de l’Hexagone.
« Behind My Camel », et « The Other Way Of Stopping », sont aussi là pour souligner le manque d’inspiration évident du groupe à trouver des textes rapidement. Mais le « Behind My Camel » d’Andy Summers démontre aussi, une fois de plus toutes les qualités exceptionnelles de ce guitariste très inventif.
« Shadows In The Rain » est un titre assez lancinant au rythme syncopé et ou la voix de Sting est prise dans une sorte de d’écho assez lointain. Et malgré une bonne accroche musicale, ce titre ne grimpera pas sur le podium des tubes potentiels de l’album.

Au final un album mitigé. Du très bon, mais on sent aussi que l’album a été, pas forcément bâclé, mais précipité. Le show-business à ses propres règles et Police avec ce troisième album, a été comme beaucoup d’autres groupes, confronté à ce dur combat…