J'avais un cousin de ma mère aux USA vers 1983-87. A l'époque, aller voir un concert de RUSH, c'était comme aller voir Céline Dion ou Johnny en France : un truc complètement mainstream, voire familial. Je me souviens qu'il était allé voir le groupe avec toute sa petite famille, pépère... Voilà ce que je peux dire sur la façon dont cette musique était vécue là-bas. Un équivalent de la "Variété" pour les Français, quasiment. Un spectacle familial. Rien de bien méchant ni abrasif.
Je pense que le BON JOVI post 1986, puis DEF LEPPARD (Hystéria) ont peu ou prou repris le même créneau (pour ce pas dire "segment de marché") que celui précédemment occupé par les groupes comme RUSH, REO SPEEDWAGON, BOSTON, JOURNEY ou les singles les plus populaires de KANSAS (précision effectuée concernant ce dernier groupe afin de ne pas chiffonner les fans de "prôgeu", dont l'autodérision et la capacité à prendre du recul ne sont décidemment pas le point fort -lol-).

Bien du même avis que ARP2600 et RICHARD, bien que je nuancerai le propos de ARP2600 qui écrit "les années 78 à 82 doivent être les plus inventives de l'histoire de la musique", car pour ma part je ne dirai pas les plus inventives mais tout aussi inventives que ce qui a précédé dans les 60's et dans le reste des 70's. l'imagination et la qualité étant toujours au programme, chose qui sera déjà plus rare à partir de 83 selon moi (ou les productions deviendront plus standardisées).
mais on est bien d'accord sur le fond, cette période a été extrêmement fertile en albums excellents (et dans tous les styles !).
Et puisque François désire une liste, en voici une rien que pour l'année 1978 qui est longue comme mon bras et j'en oublie ! (ceci est tout aussi valable pour les années 79, 80, 81 et 82 mais ce serait bien trop fastidieux à faire).
Donc pour 1978 on a :
Kraftwerk - The Man Machine
Devo - Q: Are We Not Men? A: We Are Devo!
Magazine - Real Life
The Stranglers - Black And White
The Cars - The Cars
Cheap Trick - Live At Budokan (paru en 1978 au Japon puis début 79 dans le reste du monde)
Scorpions - Tokyo Tapes
Van Halen - Van Halen
Rory Gallagher - Photo-Finish
Elvis Costello & The Attractions - This Year's Model
Talking Heads - More Songs About Buildings And Food
Ultravox - Systems Of Romance
Nina Hagen Band - Nina Hagen Band
Chic - C'est Chic
George Duke - Don't Let Go
Wings - London Town
Todd Rundgren - Hermit Of Mink Hollow
Mike Oldfield - Incantations
UK - UK
Steve Hillage - Green
Jean-Luc Ponty - Cosmic Messenger
Gino Vannelli - Brother To Brother
Ange - Guet-Apens
Jacques Higelin - No Man's Land
Bernard Lavilliers - T'es vivant... ?
Jethro Tull - Heavy Horses
Genesis - ...And Then There Were Three...
Yes - Tormato
ces deux derniers 33t sont certes très controversés même chez les fans de ces 2 formations mais ils sont néanmoins inspirés (et je ne suis pas le seul à partager ce sentiment).

En s'éloignant de la question initiale et pour répondre à la question de François dans la sphère que j'aime. N'importe quelle production de Joy Division, Cure, Siouxsie, PIL, Magazine, Bunnymen, Stranglers,Devo, Talking Heads,Gang Of Four,Japan, Human League,Simple Minds,U2,Psychedelic Furs,OMD,Cabaret Voltaire,Ultravox entre autres. La créativité était loin d'être au point mort :)

"Je n'en reviens pas du nombre d'albums phénoménaux dans cette période... on a tout osé pendant ces quatre années."

Petite liste, please...
Thanks

Je maintiens que Point of Know Return n'est pas aussi prog que les précédents, ce qui ne veut pas dire que je ne le trouve pas prog du tout. Par contre, je le trouve clairement beaucoup moins bon que Leftoverture, mais là n'est pas la question ;).

Mais donc, à l'auteur de la question, je dirais que la modification répond à la question. Oui, les critiques étaient dures envers ce style de musique. Pas forcément à cause de la musique plus directe du punk, mais plutôt d'une certaine grandiloquence ou prétention mal comprises. Ainsi, Rush a longtemps été sous-estimé par le magazine Rolling Stone, avant d'être un peu plus reconnu ces dix, quinze dernières années. Il faut dire que les Américains n'ont jamais été très branchés prog de toute façon, tandis que les pays européens ont souvent considéré ces groupes comme des ersatz des groupes anglais.

François : c'est bien de troller, mais très sérieusement, les années 78 à 82 doivent être les plus inventives de l'histoire de la musique. Je n'en reviens pas du nombre d'albums phénoménaux dans cette période... on a tout osé pendant ces quatre années. Alors, fin de la musique pour musiciens, je me gausse... et de toute façon, la musique pour musiciens, c'est Peter Hammill, un des pères du prog, tout autant qu'un des initiateurs du punk, de la new wave et de l'alternatif ;).

C'est moi aigle blanc qui valide souvent vos questions et les réponses des internautes. Je m'autorise quelquefois à modifier vos phrases quand elles ne sont pas formulées correctement. Je ne le fais pas dans le but de sanctionner vos fautes, mais d'améliorer votre commentaire, votre réponse ou votre question.
Il arrive c'est vrai que mes modifications changent le sens de votre propos, et j'en suis désolé quand cela se produit. Comme c'est la première fois que le responsable du message s'en plaint, je dois en conclure que je ne me trompe pas habituellement. Aussi, je m'excuse si j'ai déformé la question initiale sur ce coup. L'absence de ponctuation parfois rend ambigu votre message. Et cette fois-ci, j'ai pensé que c'était une exclamation et non une question. "comment étaient les critiques", c'est-à-dire "qu'ils étaient durs les critiques autrefois !", ce qui semblait s'harmoniser avec le contenu de ce qui précédait.
Mais vous dites que c'était une question : "Comment étaient les critiques ?" Dans ce cas, je ne saisis pas le sens de la question. Désiriez-vous qu'à Forces Parallèles on vous explique comment se comportaient les critiques à l'époque de Kansas ? Je ne pense pas que cela soit exactement ce que vous vouliez dire.
Désolé si j'ai déformé votre message, mais à l'avenir essayez aussi de formuler clairement votre question de façon à ce que je la comprenne bien.
Merci de compter parmi nos lecteurs. Je souhaite ne plus vous confronter à ce problème.

Non mais je viens de remarquer qu'on a faussé ma question en la validant !
La question était "comment étaient les critiques à l'époque" et pas l'affirmation "rude étaient les critiques".
Apres, je m'étonne des réponses négatives.
Je ne sais pas qui valide les messages, mais ce n'est pas la première fois.

@arp20000 : POKR est progressif aussi même plus encore que l'album précédent qui à part la première et la dernière pistes sonnait plutôt pop. Ici, ce n'est pas parce que les morceaux sont plus courts que c'est du simple rock. Quand je l'écoute, j'entends du prog, à moins qu'on ait redéfini en haut lieu ce qu'est le rock progressif, c'est la première fois que j'entends que la musique de POKR n'est pas du rock progressif, et d'ailleurs ça m'étonne de la part de Arp200.

Quant à Journey, on ne peut pas le mettre dans le même sac que les 2 autres car, certes, il faisait du rock progressif dans les années 70 mais le succès n'était pas encore au rendez-vous. Il a fallu attendre son changement de style pour que ce groupe accède à la reconnaissance. D'ailleurs, sur N.I.M.E on y fait référence.

La fin de la "musique de/pour musiciens"... dixit François
Un peu réducteur non ?
Primo, nul besoin d'être musicien ou musicologue pour apprécier le rock progressif !
Secundo, derrière le disco ou le punk-rock, il y avait des musiciens à l'oeuvre et pas forcément des manchots dans les deux cas de figure ! (le regretté Dave Greenfield aux claviers chez les Stranglers et Captain Sensible guitariste des Damned ont bien souvent délivré des soli brûlants et fait preuve de virtuosité sur leurs instruments respectifs. idem pour les session men de luxe ou membres des groupes qui oeuvraient dans le disco, à l'image des bassistes Mo Foster chez Cerrone, Davide Romani chez Change ou Bernard Edwards avec Chic).
Les styles musicaux sont certes bien distinctifs, mais ça reste de la musique fait par des musiciens (pour tous types d'auditeurs) quel que soit le genre.

"Ce n'est que vers la fin de l'année 1976/début 1977 avec l'explosion du mouvement punk et la vague du disco que le genre déclinera."

La fin de la "musique de/pour musiciens"...

Ce n'est pas vraiment du Rock Progressif, c'est une synthèse entre le Rock dur (Hard Rock)/ Stadium Rock et le Rock Progressif. Les Américains ont toujours raffolé de ce style hybride, même en pleine période Punk, Heavy et Glam Metal. Il y avait aussi STYX, JOURNEY...

Kansas et Rush sont nord-américains, et le rock progressif n'a pas suivi le même chemin là-bas qu'en Angleterre.
Mais attention à ne pas mettre ces deux groupes dans le même panier. Rush est un groupe de hard rock alambiqué, un power trio misant sur le caractère énergique et direct de la musique... leurs seuls albums vraiment prog datent de 77/78, l'époque du punk où, effectivement, il était facile de subir des critiques. Kansas, d'autre part, est plutôt un groupe prog énergique, bâti à mon avis sur le même schéma que Gentle Giant : six musiciens, des violons, des arrangements compliqués. Dès le premier album, on sent de nombreuses références à des groupes comme Yes ou ELP, et le second, datant de 75 donc pas si tard que ça, présente des choses assez originales, même au sein du mouvement prog (qui ont pu influencer aussi loin que Tangerine Dream par exemple). Leftoverture date de 76 et il suffit de le comparer au proto metal prog de 2112 de Rush pour voir que la différence entre les deux groupes est criante. Point of Know return marque déjà un éloignement du prog, des chansons plus simples et formatées, collant plus à l'esprit général de 77. Deux styles et deux trajectoires bien différents donc.

Rush et Kansas ne sont pas "nés en plein déclin du rock progressif" comme il est écrit. C'est même totalement l'inverse car les deux formations sont apparues au tout début des années 70 et leurs premiers albums Rush et Kansas ont été enregistrés en 1973 et publiés exactement en même temps, en Mars 1974. Le rock progressif était donc encore en plein essor à ce moment-là puisqu'au même moment, au Royaume Uni, King Crimson faisait paraître son album Starless And Bible Black et qu'il sortira l'album Red en Octobre de cette même année.
De leurs côtés, Emerson, Lake & Palmer publiaient leur triple live Welcome Back My Friends To The Show That Never Ends... alors que Genesis et Yes allaient tous deux faire paraître en Novembre '74 leurs deux gros oeuvres prog, The Lamb Lies Down On Broadway pour les premiers cités et Relayer pour les seconds.
Ce qui prouve bien qu'en cette moitié des années 70, l'engouement du public pour le rock progressif était encore d'actualité. Ce n'est que vers la fin de l'année 1976/début 1977 avec l'explosion du mouvement punk et la vague du disco que le genre déclinera mais en '74 c'était loin d'être le cas !

Et c'est quoi la question ???

Je tiens tout d'abord à m'excuser auprès de l'auteur de la question pour ma digression que je vais conclure ici.
Je connais la quasi-totalité des groupes cités par Richard et Leo (merci à eux) et j'en apprécie quelques-uns (Chic, même si c'est un peu toujours pareil ou Kraftwerk, deux groupes d'ailleurs très influents sur ce qui suivra). Je ne dirais pas que c'est mauvais ni qu'il ne s'agît pas de (bons) musiciens. Après, il est vrai que le punk et le post-punk ne sont pas mes genres favoris. Néanmoins, pour préciser ma pensée, il me semble qu'à partir de ces années-là, le format chansons de 3-4 minutes (en tous cas pour la plupart de ceux cités ici) est pleinement adopté, donc un format moins propice aux breaks, solos, morceaux "à tiroirs" (je ne suis toutefois pas adepte de la virtuosité gratuite qu'on trouvera dans les pires extrémités du jazz-rock ou du prog) et que les machines, la production et le marketing vont peu à peu prendre une place de plus en plus prépondérante. Je ne rejette pas tout en bloc mais je trouve simplement cela globalement un peu moins intéressant.