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1976 Leftoverture
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- Style : Rush, Styx, Ayreon, Journey, Genesis, Yes, Boston
- Membre : Steve Walsh , Deep Purple

KANSAS - Point Of Know Return (1977)
Par LONG JOHN SILVER le 22 Février 2020          Consultée 3263 fois

Après la percée effectuée par l’album Leftoverture ainsi que par celle du single "Carry On Wayward Son", on pourrait se dire que tout va pour le mieux dans le meilleur des États pour KANSAS. Eh bien, pas exactement. Steve Walsh, probablement chafoin suite au déroulé des sessions de Leftoverture, a des envies d’ailleurs et quitte le groupe pendant celles de ce qui deviendrait sa suite : (i]Point of Know Return. L’homme ferait plus tard amende honorable, reconnaissant qu’il lui arrivait de jouer les divas. D’ailleurs, ce titre, pris par le prisme de cette anecdote, semble approprié à cette situation personnelle avec le double sens dû au jeu de mot inclus dans son titre : know/no. Steve est revenu rapidement, sachant probablement en son for intérieur que son départ n’était pas irréversible. Notons que la chanson "Point of Know Return" fut enregistrée en fin de processus, comme pour décrire cette période de turbulences. Son texte pourrait en être une métaphore maritime : il évoque un navire partant vers l’inconnu, revenant (ou pas) à son point de départ, une fois fait le tour de la question. L’existentielle question. Ce même navire, qu’on découvre sur la pochette de l’album, sombre-t-il vraiment dans le gouffre infini de l’univers entourant une terre désespérément plate ? Quoiqu'il en soit, Walsh est bien revenu au bercail et on constate que cette fois-ci ses contributions ont été largement retenues, elles sont au nombre de huit, à égalité avec celles de Kerry Livgren. Au final, six des dix morceaux du disque sont cosignés par les deux musiciens, Livgren en signant deux seul, Walsh un, plus un autre dont il partage les crédits avec Robby Steinhardt et Phil Ehart. Celui-là même qui ouvre donne son nom au disque et devient son premier single.

"Point of Know Return" est un titre mid-tempo assez court, à peine plus de trois minutes, a priori idéal pour les passages en radio. Pourtant, sa rythmique saccadée, ses mesures asymétriques auraient de quoi donner le tournis. Évidemment, c’est indansable, un peu comme "Living in the Past" de JETHRO TULL. Oui, mais c’est suffisamment accrocheur, alors ça passe comme une lettre à la boîte. En encore plus court, nous avons l’instrumental du disque, signé du seul Steve Walsh, "The Spider", ou deux minutes qui défilent à un train infernal avec double looping à la clé. Il s’agit d’un interlude qui eût pu se lover dans un ensemble plus vaste comme certains passages nichés au sein des morceaux les plus Prog du groupe. Ce moment étourdissant, aux relents Jazz/Rock, ne fait que confirmer la maîtrise collective incroyable du combo de Topeka. Et que dire des trois collaborations signées Livgren/Walsh qui complètent la première partie de l’album ? Qu’elles sont les points d’orgue de la face 1 ? Car les deux alignent ici des compos époustouflantes. Que ce soit "Paradox" qui commence par une exposition instrumentale jouée pied au plancher avant de laisser place à des vocaux qui alignent de superbes mélodies et harmonies vocales pour mieux introduire des cassures rythmiques, où les contre-temps viennent cueillir l’auditeur pour mieux relancer la mécanique. Que ce soit "Portrait (He Knew)", 3ème single extrait du disque, un Heavy Rock Purpleien qui avance comme un rouleau compresseur avant d’accélérer subitement sur son final. Et que dire de "Closet Chronicles", passage le plus ample de la face, tout en ruptures ? Absolument magnifique.

Difficile pour la face 2 de tenir la comparaison et, effectivement, elle est moins marquante. Mais, elle contient l’atout imparable du disque et disons-le tout net : de toute la disco de KANSAS. Cet atout, 2ème single extrait de Point of Know Return, est une ballade folk écrite par Kerry Livgren alors que celui-ci s’entraînait au jeu en finger picking et qu’au fil de ses tâtonnements il finit par en créer la grille d’accords, puis à y coller une mélodie et un texte. Pas certain que ses camarades acceptent d’intégrer cette chanson qui tranche avec le style du groupe, il hésite à la leur proposer. Finalement acceptée, "Dust in the Wind" est enregistrée, incorporée à l’album puis sort en single en janvier 1978. Carton aux Etats-Unis, carton au Canada et un peu partout sur la planète. Cette chanson, universellement connue, est le type même de hit que tout le monde a entendu sans forcément être en mesure de citer l’artiste qui l’interprète. L’autre phare éblouissant de la 2ème face est son ultime morceau, "Hopelessly Human", un titre plutôt posé mais déjà nettement plus emphatique, où Walsh et Steinhardt se succèdent puis se rejoignent derrière le micro, où l’intensité varie afin d’offrir un final à la hauteur des ambitions de l’objet. Trois autres morceaux complètent cette 2ème partie, "Nobody’s Home", titre également posé, en avant-dernière position, remplit fort dignement son office pré-final. "Lightning’s Hands" et "Sparks of the Tempest" remuent déjà plus, sont clairement orientés sur le Rock lourd mais sont moins marquants, en dépit de passages instrumentaux vraiment classieux.

Avec Leftoverture KANSAS avait réussi à gommer certains (plus ou moins) menus défauts qui empêchaient ses trois premiers opus d’atteindre l’excellence, l’album était un coup de maître. Point of Know Return réitère l’exploit un an après en parvenant à atteindre un niveau presqu'équivalent. Bravo messieurs. Il n’en reste pas moins qu’en dépit de remarquables disques aux productions léchées, c’est bien sur scène que le groupe donne sa pleine (dé)mesure, or il ne se priverait pas de le faire savoir bientôt. Avec la publication d’un double disque Live d’anthologie, aux extraits captés sur la tournée à venir. Niveau charts, Point of Know Return(fi] marche sur les pas de son prédécesseur, s’écoule par millions d’exemplaires, jusqu'ici –finalement- tout va bien.

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   LONG JOHN SILVER

 
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- Steve Walsh (chant, claviers, vibraphone, percussions)
- Kerry Livgren (guitare, claviers, percussions)
- Robby Steinhardt (violon, chant)
- David Hope (basse)
- Rich Williams (guitare)
- Phil Ehart (batterie, percussions)


1. Point Of Know Return
2. Paradox
3. The Spider
4. Portrait (he Knew)
5. Closet Chronicles
6. Lightning's Hand
7. Dust In The Wind
8. Sparks Of The Tempest
9. Nobody's Home
10. Hopelessely Human



             



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