La problématique BB Brunes ne trouve pas sa source dans leur musique. En effet, qu’on aime ou qu’on n’aime pas, ce sont finalement de simples morceaux garage pop sans grande prétention. Pas de quoi tirer au sniper là-dessus. Non, ce qui leur a construit une réputation si négative, c’est leur attitude.

Parce que les « true rockers » n’aiment pas les bourges qui saturent un peu leur guitare. Parce que tout rockeur doit avoir la légitimité d’un Bukowski pour se plaindre sur la société. Parce qu’un rockeur si jeune n’existe pas et surtout parce qu’un rockeur ne cherche pas la célébrité à coup de « Dis-moi » sur NRJ.

Et voilà ! En moins de deux, les BB Brunes sont devenus la risée du rock français, le groupe pour minettes qui se la joue rebelle tout en payant leurs slims à prix plein. Peu de gens, finalement, ont pensé à fouiller un peu plus loin que les préjugés faciles qui entouraient le petit groupe parisien. Peu de gens ont songé que ces quatre petits gars sortaient à peine du lycée et se sont retrouvés célèbres du jour au lendemain. Que sans transition, ils ont sûrement adopté une attitude conforme à celle de leurs idoles, Doherty et Bârat. Que leurs paroles sont juste le reflet de leur jeunesse et que c’est à ces jeunes qu’ils s’expriment. Que leur musique est le miroir de leurs écoutes : le garage mené à l’époque par les Strokes, les Hives, les Babyshambles…

Les BB Brunes ne méritent pas les critiques acerbes qu’ils ont reçues. Leur premier album est un disque honnête ; « J’écoute les Cramps », « Le gang », « Perdus cette nuit », « Mr Hyde » et d’autres encore sont des morceaux à l’enthousiasme juvénile communicatif et aux mélodies entraînantes. Dis-moi n’est pas le pire des singles qui soient sortis, et c’était même plutôt sympa de voir des filles de 13 ans chanter un refrain qu’elles ne comprenaient pas.

Bref, aujourd’hui j’ai pris la défense de BB Brunes.