Eh bien justement, il n'était pas question de "publication" pour un groupe de punk en URSS. Le vinyle était un format hors d'atteinte réservé à la musique classique et aux chanteurs populaires, et, à quelques très rares exceptions près, aux artistes pop étrangers (Melodiya a édité quelques compilations des Beatles, par exemple). Pour le rock et le punk maison, les artistes doivent tout faire eux-mêmes, au moins jusqu'en 1986 (début de la glasnot). Le principe est le même que pour le samizdat, cette oeuvre interdite dont on recopie le manuscrit encore et encore. En musique, cela s'appelle en russe le magnitoalbum, c'est-à-dire une bande de magnétophone qui passe de main en main dans le milieu de la contre-culture, et qui est recopiée quand l'occasion se présente. Les magnétophones disponibles à l'époque sont très sommaires, c'est pour cette raison que la qualité des albums est très mauvaise.