Et l’on fumait les herbes folles, un tabac bourré d’interdits…
Sur le chemin des grandes écoles ou dans les chiottes, l’après-midi !
C’était pas bon pour la morale,
C’était juste pour s’ donner des airs d’Arthur R.

Et les vieux buvaient de l’alcool
Faut dire qu’ils avaient tous les droits !
Nous, on roulait les hanches et les épaules
Quand on n’ se roulait pas les doigts !
C’était pas bon pour la morale,
C’était juste pour s’ donner des airs d’Arthur R., Arthur R., voyou de Charleville

On s’roulait dans les herbes folles, avec des filles de poésie…
C’était pour éviter la colle les mercredis ou les jeudis
C’était pas bon pour la morale,
C’était juste pour s’ donner des airs d’Arthur R.,
Arthur R., voyou de Charleville !

… Et l’on fumait les herbes folles, un tabac bourré d’interdits…
Sur le chemin des grandes écoles ou dans les chiottes, l’après-midi !
C’était pas bon pour la morale,
C’était juste pour s’ donner des airs d’Arthur R… Arthur erre !

Entre Roche et place Ducale, je sais qu’Arthur est revenu…
Sous les sabots de son cheval, y’ a l’ soleil qui marche pieds nus…
Sur les traces de l’Abyssinie… Le fantôme était naufragé…

Dans les révoltes que l’on tait, moi, j’ai cru entendre sa voix !
C’était peut-être au mois de Mai ou juste avant quand il fait froid…
Y avait quand-même un peu de brume…
Le fantôme était naufragé… O Rimbaud, tu sais, ici, rien n’a changé !

Il est dit dans les livres qu’un certain Arthur R.
Pour oublier l’hiver, un jour s’en est allé…
Y avait sûrement beaucoup d’étoiles…
Le fantôme était naufragé !
O Rimbaud, tu sais, ici, rien n’a changé !

O Rimbaud, tu sais, ici, rien n’a changé !
Rien n’a changé !

Revolverlaine ! Deux coups de feu, l’amitié plombée !
Coup dans l’aile…
Ça lui fait une belle jambe au poète :
Il est comme on l’aime ! Il hait comme on l’aime !...
Et même si c’est chimère
Combien de bateaux ivres
Depuis se sont levés ?!
Ici, tu sais, rien n’a changé… rien n’a changé !

Rien n’a changé !

Rien n’a changé !

Rien n’a changé !

Rien n’a changé !