Cet album reste et restera (j'en ai bien peur), une énigme pour moi.

Que les SEX PISTOLS aient marqué leur époque, je le conçois parfaitement et même mieux : j'approuve leur impact. Ils ont permis de décomplexer des tas de musiciens et les encourager à se lancer dans la musique. Si les mauvaises langues diront qu'il fallait faire aussi du tri dans cette masse de formations, rien que pour avoir influencé Ian Curtis et ses amis, ça en valait la peine.

Il n'empêche, qui sincèrement continue à ressentir du plaisir en réécoutant ce disque poussif en 2013 ? Cela va faire plus de 30 ans qu'on nous rabâche la même rengaine à propos de cet album et de ce groupe :

"Le dernier grand groupe de rock & roll et qui tue le rock par la même occasion avec ce manifeste définitif."

Sérieusement ? Vous y croyez vraiment ? Le problème de ce disque ce n'est pas que les SEX PISTOLS était un groupe monté de toutes pièces par un manager véreux (et je ne vous cache pas que je me contre fiche de toute cette histoire). Le problème est bien plus grave, puisqu'il concerne la musique. C'est, comment dire, pas très bon ? Fatiguant ? Surproduit ? Et le pire de tout ça, c'est que ce n'est pas si violent et si subversif que ça.

WIRE sort à peine quelques mois plus tard, un véritable chef d’œuvre de punk qui n'est autre que Pink Flag. A la fois brutal, cru et intelligent.
Quand à ceux qui trouvent WIRE trop arty pour soutenir la comparaison, ils feraient mieux d'écouter le premier album des DAMNED. Aussi hargneux que l'album des SEX PISTOLS, sorti bien avant celui-ci et surtout bien mieux composé.

Que reste t-il à ce disque pour que je me permette de ne pas trop le descendre ? Deux hymnes, qui sont évidemment "God Save the Queen" et "Anarchy in the UK". Les seules chansons que l'on n'a pas oublié (à raison) de ce soit disant brûlot, puisque ce sont les seules qui tiennent la route.

Heureusement, la blague des SEX PISTOLS fut de courte durée et Johnny Rotten deviendra John Lydon pour former un groupe nettement plus intéressant et véritablement corrosif: PUBLIC IMAGE LTD..

Never Mind the Bollocks Here's the Sex Pistols a donc eu un rôle très important sur la musique de la fin des années 1970 et ça, personne n'ira le contester. Par contre, il serait peut être temps que certaines personnes se mettent dans la tête que ce disque, non il n'est pas bon. Non, il n'est pas la quintessence du punk rock voir du rock tout court (gloup, quelle horreur), mais bien la plus grande arnaque du rock. Aussi bien musicalement que idéologiquement.