Je suis surpris par la description d'Aigle Blanc sur le rôle de Simon Raymonde au sein du groupe. Je ne dis pas qu'il se trompe car il a raison sur le fait qu'il est parfois difficile de discerner le rôle de chacun sur les albums les plus produits. Simon tient avant tout la basse et c'est en effet un multi-instrumentiste. Il joue la plupart des claviers, il joue aussi de la guitare et il n'est pas un batteur mais un excellent programmeur de boîte à rythme car il n'y a jamais eu une vraie batterie dans Cocteau (à part pour les concerts des deux derniers albums) mais différentes boites à rythmes remarquablement bien "jouées" et enregistrées par Simon et Robin.
Cela mis à part, Four Calendar Café poursuit le voyage entrepris depuis Heaven or Las Vegas, celui de la Pop anglaise et d'une direction artistique plus "conventionnelle" et formatée pour passer à la radio, pour gagner une place dans les "charts" et pour une reconnaissance du grand public que le groupe a souvent regretté de ne pas avoir connue.
Il est certain que ce virage en a irrité plus d'un. Les fans de la première heure, les "Dark Waveux" en ont eu la nausée alors que d'autres trop en amour pour le groupe et si reconnaissants envers les Cocteau pour le bienfait apporté à la musique, ont adhéré aveuglément.
Les Cocteau Twins, en 1993, feraient donc de la "musique d'ascenseur" comme dit RICHARD dans le commentaire précédent ?
Non, ce qui fait débat, c'est surtout leur volonté de rompre avec "l'amateurisme" de leur discographie passée, plus particulièrement la production assez bancale de leur musique, l'idée étant de la rendre la plus "radiophonique" possible. C'est une démarche qui peut être critiquable voire détestable pour certains mais à l'écoute des titres, cette facette très pop des Cocteau est remarquable car la composition des musiques est remarquable.
Cela s'entend sur les "tubes" : "Evangeline et Bluebeard", chansons pop par excellence finement écrites.
Certes, on pourra leur reprocher de vouloir trop faire du joli, du délicat sur certains titres comme "Essence, Evangeline, Thieft... ou my Truth", des chansons servies en plus par une production devenue un peu clinique, un peu trop propre mais encore une fois, c'est tellement bien fait !
Et en plus de cette "professionnalisation", qui n'a en rien dissous le talent du trio, l'album se termine par l'une de leurs chansons les plus bouleversantes ("belle à en pleurer" comme le dit si bien RICHARD) : Pur.
Je mets un 4 pour souligner le caractère un peu propre de l'objet, leur tendance à un peu s'auto-parodier en voulant toujours faire du beau et pour pointer du doigt les 2 morceaux que je trouve un peu inférieurs : "Squeeze-Wax" et "Summerhead".