Très bon disque de rock, carré et efficace, avec des moments purement jubilatoires, Muscle of Love a le seul tort d'être sorti quelques mois après Billion Dollar Babies, indiscutable sommet commercial du groupe.
"Big Apple Dreamin" ouvre agréablement l'album avec son tempo moyen embelli par un violon nostalgique. Le brûlot et stonien "Never Been Sold Before" balance bien avec ses arrangements de cuivres. L'insidieuse et vénéneuse ballade "Hard Hearted Alice" est l'une des grandes réussites de l'album. Quant au cuivré "Crazy Little Child" et à son côté 'cabaret', il démontre que le Coop' n'est plus un simple chanteur de rock mais un artiste complet et polyvalent, à l'aise dans tous les domaines. Car si le reste du disque propose d'excellents titres de 'hard rock'n'roll' à l'image de "Working Up a Sweat" (et non pas "Working On A Swamp"), "Muscle of Love" et "Woman Machine", on retient surtout les mémorables "Teenage Lament'74" et "Man with the Golden Gun", le premier dans une veine 'soul pop' irrésistible et le second demeurant l'un des meilleurs thèmes "bondiens" de tous les temps (même si elle fut refusée par des producteurs frileux).
Muscle of Love est un album varié et entraînant, même s'il n'a pas été produit par Bob Ezrin. Le travail des deux Jack (Richardson et Douglas) mérite d'être salué. De plus, si l'on veut bien mettre le grandiloquent Billion Dollar Babies de côté, ce disque ne se distingue pas tant que ça de ses prédécesseurs, le groupe continuant de nous proposer des chansons aux arrangements étonnants, ce qui prouve qu'il a bien retenu les leçons de son génial ex-producteur.
Si un nouveau groupe sortait un album d'un tel niveau en 2021, beaucoup de critiques crieraient au génie.
