Ce disque est riche, bien produit, puissant, parfaitement exécuté et arrangé. On sent le groupe en pleine bourre après le succès du Works Tour. Pourtant cet album, qui comporte quelques unes des pièces les plus hard du combo (Gimme The Prize, One Vision, Princes Of The Universe), sonne assez variétoche.
Toujours touche-à-tout, Queen se lance dans la new-wave très électro avec Don't Lose Your Head, la ballade larmoyante One Year Of Love et le motown Pain Is So Close To Pleasure, qui n'a pas l'impact d'un Back Chat ou d'un Cool Cat (N'en déplaise aux détracteurs de Hot Space) avec bonheur, ce qui témoigne d'un talent jamais démenti et d'un sens des arrangements unique. Mais les synthés alourdissent beaucoup cet album. Impression qui ne se révèle qu'au fil des écoutes. Mais des morceaux comme One Vision ou Don't Lose Your Head et même Princes Of The Universe auraient mérité d'être allégés de ce côté-là pour gagner en intensité.
Paradoxalement, cet album est celui de toutes les réussites; celui dont la quasi-totalité des morceaux vont devenir des hymnes de référence dans l'histoire du groupe.
A Kind Of Magic, réarrangé à l'insu de Roger Taylor par Freddie Mercury, convaincu qu'il était du potentiel radiophonique de ce morceau à la base assez dark et ambiancé (écouter le end titles d'Highlander pour vous en convaincre). On peut dire que le succès de ce titre lui aura donné raison.
Friends Will Be Friends, facile mais fédérateur un hymne à reprendre par les fans.
Who Wants To Live Forever, un joyau absolu arrangé par Michael Kamen et Brian May qui partage sur ce titre les vocaux avec Freddie.
Gimme The Prize furibard, nous montrant par un tapping effréné que Brian est un redoutable bretteur quand il s'agit de faire parler la poudre. La batterie très massive et le chant de Freddie au summum de sa puissance rendent ce titre intouchable.
Princes Of The Universe aux chœurs grandiloquents et aux guitares savamment superposées et entrelacées.
A Kind Of Magic montre un groupe sûr de lui, au top de sa forme et de sa créativité qui sort un album très calibré et pas très méchant en fin de compte, bien que plus foncièrement rock que The Works, son prédécesseur surchargé de claviers et autres effets électro.