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Le 18 Novembre 2015


GWENNYN - MAMMENN

J'aime la démarche et la musique, mais je suis dubitatif concernant le chant. Il y a quelque chose qui cloche : justesse ? Puissance vocale ? Suis-je le seul à éprouver cette gêne à l'écoute ?




Le 18 Novembre 2015 par JOVIAL

Au risque de me répéter, l'accent tonique de la langue bretonne n'est pas du tout respecté. Elle chante avec un accent français qui décale la "force" des syllabes normalement accentuées ... On peut s'en rendre parfaitement compte en écoutant d'autres chanteuses et chanteurs, de musique traditionnelle ou non.

La rythmique vocale n'est pas du tout la même ici. Après, ce manque de "justesse" dont tu parles ne sera peut-être pas ressenti de la même façon par un non-brittophone, mais en tous bien cela qui me gêne à son écoute.

L'accent tonique fait partie intégrante du chant en breton, comme de la langue. Un artiste français qui chante en anglais avec l'accent français, ça peut être marrant, mais le plus souvent gênant voire ridicule ... C'est en tous cas mon point de vue.





Le 19 Novembre 2015 par Marco Stivell (visiteur)

Au risque de me répéter également, je n'entends personnellement rien de faux, et encore moins de "gênant" !
Malgré mon affection pour la langue bretonne et la musique du pays, en tant que non-bretonnant à la base, je ne distingue pas très bien les subtilités (même si on sent effectivement une différence claire entre écouter un artiste français qui chante occasionnellement en breton, et ensuite écouter Yann-Fañch Kemener). Et en fait, j'avoue que ce n'est pas mon souci. L'exemple que prend Jovial par rapport à l'accent français dans le parler anglais, on comprend que ça puisse paraître ridicule, mais il faut savoir que c'est aussi une sensation particulièrement présente... en France ! Beaucoup d'anglo-saxons disent trouver cela très charmant et même... "sexy" !

Et donc musicalement, puisque je pense que ta question était plutôt dans ce sens, je n'ai jamais ressenti de gène non plus... C'est marrant, on dirait que ça te tarabuste (le problème était déjà mentionné en commentaire). ^^ Sorti d'une école de musique où j'ai fait beaucoup de travail d'écoute, de chant aussi, je n'ai jamais senti quoi que ce soit de dérangeant.. Cela dit, mon opinion peut être biaisée vu que le chant "faux" n'est plus un réel problème selon le contexte (je préfère mille fois une chanteuse "fausse" et qui fait passer sa propre émotion, plutôt qu'une énième Aretha Franklin).
Voilà, difficile d'en dire plus, n'étant pas à ta place... ! Bonne soirée. :)





Le 19 Novembre 2015 par Fred (visiteur)

Oui, plusieurs écoutes de ma part n'ont pu, malgré toute ma bonne volonté, dissiper cette curieuse impression. Me 'oar brezhoneg ivez, hag e teuan bremañ da soñjal ez eo (marteze) 'blam d'an abegoù 'n oa meneget Jovial e oan bet lakaet diaes... met n'on ket evit lâret da vat kennebeut. Et je ne veux pas non plus jeter la pierre à Gwennyn, parce que j'aime sa démarche, et ne souhaite pas froisser cette personne, justement à cause de cela et d'une certain fraicheur qu'elle apporte à la musique en langue bretonne. Gant ma gwellañ gourc'hemennoù deoc'h evit ho lec'hienn, ken fonnus ha dedennus war un dro !




Le 11 Avril 2021 par Patrick Audinet (visiteur)

"Suis-je Breton, je suis né à Clamart où on ne le parle pas". (Sauf mes voisins immédiats). Breton de cœur oui, depuis mes premières vacances avec mes parents en 1954 j'avais 8 ans, Grand Hôtel de Bretagne, St-Guénolé-Penmarch. J'y repasse en pélerinage, comme la Duchesse Anne, tous les ans. La langue bretonne je l'ai dans l'oreille mais je ne la comprends pas. Alors que Gwennyn ait un faux accent peu m'importe, il y a énormément de gens qui ont un faux accent français, est-ce gênant, même des Bretons. Elle m'émeut aux larmes et les Bretons devraient sans réserve être fiers d'une telle ambassadrice.




Le 14 Avril 2021 par Jéjé (visiteur)

Une petite remarque : maintenant, grâce au net et au podcast, on peut très bien axer sa vie quotidienne autour de la langue bretonne, même en Australie : le net a aboli les frontières, et on peut parler avec quelqu'un au pays ou écouter une radio brittophone en direct sous les tropiques. Il est étonnant de voir le matériel disponible sur le net (confert Radio Breizh, Dastum, TES...) : vous pouvez-même choisir le locuteur que vous souhaitez écouter. C'est pourquoi l'excuse de la distance ou le « désolé, je ne parle pas breton », cela ne tient plus désormais. Si vous ne vous y mettez pas, c'est que cela n'est pas une priorité pour vous, un point c'est tout : reconnaissez-le, c'est plus honnête (message à tous les « j'voudrais bien mais j'peux point », très nombreux chez les Bretons).
Ensuite Gwennyn : elle est charmante, elle a de belles pochettes de disque, de très bons musiciens, c'est une belle ambassadrice. Mais. Mais son chant ne me touche absolument pas. Je suis très étonné du succès qu'elle semble rencontrer car elle plaît indéniablement. Comment dire... Je lui trouve un côté artificiel, calculé, trop chargé d'afféterie. Et il est vrai que sa diction est parfois contestable par moment. Mais comme 80% de ses fans ne doivent pas comprendre le breton, cela ne les choque sans doute pas, et ce n'est pas vraiment le plus important, car ce n'est pas non plus rédhibitoire en ce qui me concerne. C'est ainsi, on est dans le symbole, dans l'affichage : à ce titre, Gwennyn est bien dans l'air du temps : jolie, bien marquetée, couleur locale, "moderne". Tant mieux si, à l'image des TRI YANN, elle peut être un passage vers quelque chose de plus authentique (pas de noms, pas de noms...). TRI YANN ou SERVAT étant atteints par la limite d'âge, GWENNYN sera la relève de cette Bretagne "carte postale" qui plaît tant, tant aux touristes qu'aux Bretons plus ou moins débretonnisés, ce qui a permis à beaucoup, moi compris, de creuser davantage la question.





Le 26 Avril 2021 par LE MERLE MOQUEUR (visiteur)

Parisien avec des racines auvergnates et ariégeoises et ayant pris selon mes proches pris un accent berlinois pour ne pas dire allemand du à de longues années passées chez Schiller et Goethe il va m'être difficile de m'aventurer pour une louange ou une critique de cette charmante personne en ce qui concerne son chant.
Si l'allemand tout comme l'espagnol et l'italien a un accent tonique sur l'avant dernière syllabe des mots, i semblerait que l'accent tonique breton soit plus complexe.

Par exemple en Cornouille il se place sur l'avant dernière syllabe des mots.
En breton vannetais il tombe de plein pied sur la dernière syllabe.
Dans la région de Moelan sur Mer avec des mots de trois syllabes il tombe sur la première. Pour corser le tout l'accentuation se porte aussi sur la phrase.

Donc vous le voyez bien la Bretagne a différentes chapelles qui font que le débat peut se poursuivre pour l'éternité... un vrai calvaire monumental...

Moi le tonique je vais le chercher avec le Gin, rarement avec une bolée de cidre. Cidre qui d'ailleurs selon les experts pour vraiment l'apprécier se boit dans un verre à pied. La bolée c'est pour le folklore.

Notre chanteuse a encore de la marge et soyez en sûr son chant n'est pas encore (et c'est bien ainsi) le chant du cygne.





Le 26 Avril 2021 par JOVIAL

Le problème actuel n'est pas qu'il existe plusieurs façons de placer l'accent tonique en breton suivant la région, mais bien que les nouvelles générations, dont Gwennyn fait partie, ont tendance à accentuer à la française, en "oubliant" l'accent tonique propre à la langue et la musicalité de la phrase.

Et il faudrait aussi signaler ses régulières fautes de liaisons, propres à beaucoup de nouveaux bretonnants qui apprennent la langue d'abord par écrit.





Le 03 Mai 2021 par Hervé (visiteur)

Pour rebondir, oui, on est ici dans l'affichage, le symbole.
Comme dans cette affaire du petit « Fañch », avec le tilde. Quelle importance, un tilde ou pas, ce n'est qu'une convention d'écriture, cela n'a pas d'importance réelle, capitale, fondamentale. Et tout le mouvement breton de s'emparer de l'affaire, pourtant! En se gardant bien de signaler le principal : Fañch est élevé en français par son père et sa mère, car, dans les émission en breton que j'ai vues, ce sont des militants qui parlaient pour eux en leur présence alors que les parents restaient muets (« Bali Breizh » sur F3 Bretagne, avec un autre Louarn, tiens, l'oncle de notre chère Gwennyn et ci-devant inspecteur des impôts à la retraite, ancien fonctionnaire d'un Etat qu'il pourfend pourtant à l'envi à longueur d'interview).
Voilà bien les Bretons : l'un collera un triskell au cul de son auto, l'autre arborera le Gwenn-ha-Du dans son salon, un autre exigera son tilde sur le prénom de son enfant pour « faire breton ». On joue au Breton, en somme. C'est l'époque, les années « ethniques », comme disait le défunt Jean Le Du : symbole, affichage et surtout superficialité, et surtout « ne pas trop se fatiguer », principal symptôme touchant le consommateur du rayon bio-ethnique, breton ou pas, de 2021. La langue bretonne ? C'est bien entendu Diwan qui sera chargé par les parents de l'enseigner à la progéniture. Et voilà, le tour est joué, la bonne action effectuée sans trop de peine ! L'enfant ne parlera pas cette langue en dehors de l'école, pas à la maison en tout cas, parce que ses parents lui parleront français ! Et on s'en foutra bien de l'indigence de son accent, parce que personne dans l'entourage ne parlera breton non plus : mais lui, l'enfant, sera régulièrement exhibé comme un objet de fierté, ou comme un animal de foire. Un symbole ! Gwennyn est bien dans cette mouvance : personne ne la comprend, même parfois les brittophones, ou alors ces derniers froncent-ils les sourcils en l'écoutant (« 'vit boutévèt »), mais on est dans le symbole : « Une belle femme qui parle breton, comme c'est chic, comme c'est moderne ! ». Le reste, le Breton s'en fout, au final, il a autre chose de plus important à faire, et puis il a déjà son disque de Gwennyn, son triskell, son Gwenn-ha-Du et son tilde, alors, hein, il a déjà donné, « ça va bien, quand même, ces histoires de « Breiz Atao », à la fin » » ! Et le voilà, le Breton de 2021 : déculturé et au final indifférent à l'avenir de sa langue (qui n'est déjà plus la sienne), malgré son vernis de bretonnité acquit sans trop d'effort et à bas prix au supermarché du coin. Mais la Bretagne demande plus d'efforts que cela, messieurs-dames ! Elle se mérite, elle est exigeante et ne se donne pas comme la dernière des catins de la télé-réalité. Dihunit' ta, Bretoned !









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