Recherche avancée       Liste groupes



Moyenne établie
sur la base de
11 commentaires notés  
[?]



Joy Division
Closer
Page  1 | 2 |

le 18 Mai 2024 par PSYCHODIVER


Cela fait aujourd'hui quarante-quatre ans que Ian a décidé de s'en aller de la façon que l'on connaît.
JOY DIVISION est un groupe qui a toute mon estime. Mais fan ne signifie pas forcément inconditionnel. Aussi, à mon sens, les mancuniens auront signé deux albums exceptionnels. "Unknown Pleasures" et "Substance". Le disque studio devenu un classique légitime et la compilation qui compte parmi les très rares incontournables du genre. À l'opposé d'un "Still" correct mais dispensable et d'un "Closer" dont l'indécence inouïe le rend inécoutable.

Musicalement, ça tient la route mais l'unité de "Unknown Pleasures" n'est plus là ("Passover" et "Twenty Four Hours" n'ont rien de bien mémorable), tandis qu'à ses extrémités : l'opus est heurtant. Relevant presque du supplice. Cela fait bientôt sept ans que j'ai découvert le combo et depuis ma première rencontre avec "Closer" : je n'ai plus jamais réécouté "Atrocity Exhibition" et "Decades". Matérialisation de la complaisance morbide. Ou comment se repaître de la détresse d'un homme qui risque de faire une "grosse connerie". Car à moins d'être une bille en anglais : il fallait être un parfait abruti pour ne pas comprendre ce qui allait se produire. Les textes sont plus qu'éloquents. "Closer" : c'est le dernier appel à l'aide d'un écorché vif qui passera à l'acte si rien ne bouge ou si aucune âme ne se décide à le soutenir avant qu'un drame n'ait lieu. La suite des événements n'est que trop bien connue.

Enfin, pas tout à fait. L'envers du décor notamment, que l'on a préféré occulter. Quand on sait quelle fut l'attitude de Tony Wilson et de sa Factory, apprenant le décès de Ian ... Voyez donc : "Il est mort. Trouvez la pochette la plus mortifère que vous puissiez dégoter. Vous allez voir : carton assuré." Le carton fut en effet immédiat. Et la réputation de chef-d'œuvre de "Closer" se renforça années après années . Ian Curtis proto Kurt Cobain ? À n'en point douter. À ceux et celles qui se réfugient dans le rock afin d'éviter les mafias du rap : apprenez à faire le tri dans chaques genres musicaux. Le milieu rock ne vaut pas mieux que celui des amateurs de hip hop. Il est peut être même pire.

Au bout du compte, je ne sauve que l'électronique de "Isolation", la progression de "The Eternal" et les deux morceaux qui s'intègrent le moins au concept du disque du point de vue des textes : "Colony" et "Heart And Soul". Le premier pour sa bestialité post punk qui rivalise avec celle de PIL, KILLING JOKE, GANG OF FOUR et BAUHAUS (bien que ma préférence aille vers sa version "Peel Sessions" où la guitare de Bernard est encore plus indomptable). Le deuxième pour l'influence certaine qu'il a eu sur le songwriting de Robert Smith, tant il pourrait s'intégrer sans grand mal à "Pornography" (dans ses moments les moins sanguins) et "Faith". À l'inverse des abominables pistes d'ouverture et de fermeture, c'est la plus touchante de l'album. Le jeu de Stephen est à couper le souffle, tandis que les claviers appuyé par cette synthbass qui fait froid dans le dos, vous filent l'impression d'être à genoux aux milieux des ruines de Nagasaki, Dresde ou Gaza, avec vos larmes comme seules amies. La digne suite de "New Dawn Fades" et "I Remember Nothing". Frissons.

Je terminerai en revenant sur "Pornography", trop souvent comparé à "Closer", alors qu'ils sont en tout point différents. Ils n'ont pas été composé dans la même optique. Le chef-d'œuvre de THE CURE est le récit d'un combat, d'une prise de conscience et d'une promesse de reprise en main après un véritable exorcisme. Un album âpre, cru et nécessairement (vitalement) chaotique. "Closer", lui, n'est que résignation, voyeurisme et déshumanisation acceptée.

le 22 Février 2020 par LEO


@ RICHARD
Tout à fait d'accord avec toi.
C'est peut-être pure spéculation de ma part, mais je suis persuadé que si Ian Curtis était resté en vie, JOY DIVISION aurait de toute façon continué à orienter sa musique vers le style de "Movement" (c'est ce vers quoi tendait la formation sur la seconde face de Closer) et tout naturellement le groupe aurait évolué vers quelque chose de moins claustrophobique et de plus electro par la suite (ce qu'a fait NeEW ORDER). Le décès de Ian Curtis a bouleversé le destin de JOY DIVISION et de ses membres mais pas de sa future orientation musicale.
Du même avis également pour ce qui concerne "Disorder" et "She's Lost Control" qui sont les deux compos les plus 'lisibles' et évidentes sur Unknown Pleasures (auxquelles on peut ajouter "Shadowplay", "Wilderness" et à la rigueur le plus agité "Interzone" entre riffs hard-rock et tension punk-rock). Je trouve les autres morceaux trop hermétiques à mon goût.
Sinon, j'apprécie également quelques-unes des compos de la partie en studio sur l'album posthume Still (et plus particulièrement l'obsédant "The Only Mistake").

le 21 Février 2020 par RICHARD


@ LEO
Je te rejoins concernant l'originalité de la face B qui est pour moi particulièrement prenante. Je n'ai jamais aimé à vrai dire la première mouture Warsaw et Unknown Pleasures musicalement me laisse plutôt froid à l'exception de "Disorder" et "She's lost control ". Pour Closer, c'est autre chose. A la qualité des textes (" Decades" par exemple et ce poids émouvant des années à porter) , j'ajoute cette diversité des ambiances. Cold wave sépulcrale, synthés à la Low, batterie proto tribale (?), les Mancuniens s'offraient vraiment de nouvelles perspectives des plus intéressantes.

le 21 Février 2020 par LEO


À la différence de RICHARD, je ne qualifierais pas Closer de chef-d'œuvre ! Déjà parce que je n'étais pas particulièrement attiré par JOY DIVISION à l'époque, et que je me sens encore bien plus étranger à l'univers de la formation quarante ans plus tard mais je reconnais que ce second 33 tours du groupe est tout de même bien plus engageant que l'aride Unknown Pleasures qui ne m'a jamais convaincu à l'exception de trois ou quatre pistes tout au plus.
Pourtant Closer démarre fort mal avec l'austère et désagréable "Atrocity Exhibition" (qui porte bien son titre). La voix de Ian Curtis est toujours bancale et peu assurée et la musique Chaotique, aussi peu à l'avenant (le tout étiré sur six minutes !).
Le bien plus concis "Isolation" est robotique à souhait, tant dans sa rythmique que pour sa partie de synthé minimaliste un peu dans l'esprit de Kraftwerk. Fort sympathique.
Par contre le rigide "Passover" me passe complètement au dessus de la tête. Je n'y trouve aucune accroche. Pas du tout mon trip !
Le mordant "Colony" aux riffs acérés est monolithique et très convaincant, tout comme le morceau suivant "A Means To An End".
Mais ce que j'ai toujours préféré dans Closer c'est sa face B qui pousse le bouchon un peu plus loin, tant dans sa production que pour ses morceaux plus originaux.
Cette seconde face débute avec le claustrophobique "Heart And Soul" dont le synthé-basse donne une ambiance de réclusion (Movement le premier album du futur New Order se rapprochera beaucoup de cette sonorité).
L'excellent "Twenty Four Hours" se situe quelque part entre moments d'accalmie et agitation.
Le lugubre "The Eternal" fait dans l'ambiance sépulcrale et recueillie et le résultat est tout à fait réussi !
Enfin, l'album se referme sur le mélancolique mais magnifique "Decades".
Je pense que j'aurais été bien plus emballé par JOY DIVISION si le groupe avait fait plus de morceaux dans le style de cette face B ou se rapprochant de mes titres préférés de la première face. Cela dit, "Transmission", "Atmosphere"/"Dead Souls" et "Love Will Tear Us Apart"/"These Days" (tous parus en singles) font également partie des compositions que je retiens chez la bande à Curtis & Co.

le 21 Février 2020 par RICHARD


La lecture de " Joy Division Sessions 1977-1981 " de Pierre- Frédéric Charpentier me ramène à ce chef-d'œuvre. C'est un panorama complet et un peu répétitif de toutes les chansons des Mancuniens. Ces 500 pages me rappellent surtout le caractère éminemment particulier du quatuor et la beauté des mots de Curtis que l'on oublie trop souvent. Lorsqu'il évoque Closer, Hooky dit de lui qu'il était " la bande son de la souffrance" de Curtis. Pas mieux.













1999 - 2024 © Nightfall.fr V5.0_Slider - Comment Soutenir Nightfall ? - Nous contacter - Webdesign : Inox Prod