Avec l'âge, parfois, les artistes deviennent vaguement gênants, entre volonté de coller à leur époque ou en devenant des caricatures d'eux-mêmes. Ce n'est pas le cas du Nanar qui accouche ici d'un album vraiment consistant et souvent touchant.
Il reste campé sur son champs musical, entre chanson française, bossa nova, salsa et pleins de mots se terminant en 'a' ou 'o', et sur ses thèmes classiques : l'amour du voyage, des femmes et des échanges, ses origines stéphanoises et ouvrières et l'engagement à gauche toute. Sauf qu'il le fait avec une évidente sincérité, une classe indéniable et l'art de faire des petits décalages, comme les étonnants "Beautiful days" ou la reprise "Davey Moore" ou le texte de "Corruption" sur une musique et une mélodie sublime chargée d'amour. Seul "Noir Tango" est tout de même bien cliché. Bravo, en tout cas.