Le son de Japan est effectivement presque là.
Si le mélange ne prend pas encore tout à fait, je mettrais ça sur le compte de la guitare de Rob Dean qui n'a pas la texture feutrée caractéristique des nappes synthétiques de Barbieri et de la basse fretless de Karn et qui tend du coup à percer dans le mix. Esthétiquement, cela sera mieux réussi lorsqu'il passera à l'e-bow ou lorsque Sylvian prendra la succession de Dean à la guitare.
Barbieri, parlons-en, tiens. Déjà maître es textures sonores, influencé par Eno et Edgar Froese, il apporte à cet album une touche de classe qu'on retrouve aussi dans sa manière de jouer du piano : légère, coloriste, atmosphérique. Ce son velouté contribue pour beaucoup à certains des titres orientés piano que j'adore chez JAPAN : "Despair", "The Other Side of Life" et (plus tard) "Nightporter".
Avec "Quiet Life", on entend certes les origines de DURAN DURAN (que je n'apprécie pas plus que ça, en dehors du projet ARCADIA), mais aussi la continuation d'un héritage ROXY MUSIC. C'est sans doute l'inspiration du texte français de "Despair", qui rappelle "A Song for Europe" (mais JAPAN nous épargne le latin) et c'est de plus en plus sensible dans le chant de Sylvian.
Sur cet album, Mick Karn et Richard Barbieri ont déjà trouvé leurs marques sonores, David Sylvian en est proche (ce sera à mon sens pour le suivant) et on attend encore que la personnalité de Steve Jansen s'affirme (là ce sera pour "Tin Drum").