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Jefferson Airplane
Volunteers
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le 13 Janvier 2020 par APSA

J'oubliais un détail à propos de Dryden dans les New riders of the purple sage :
- quand il a quitté l'Airplane, Dryden n'avait pas l'intention de rejouer dans un groupe dans l'immédiat. Il voulait prendre le temps de vivre tranquilou avec sa nouvelle épouse.

- les Riders l'ont contacté pour qu'il produise leurs disques, pas pour jouer avec eux, ce que Dryden a accepté volontiers.

- ce n'est qu'au bout d'un certain temps que, suite à la défection de leur batteur, les Riders ont proposé la place à Dryden, qui n'a pas pu refuser (il aimait bien la country tranquille, en témoigne sa compo dans Volunteers "A song for all seasons").

*************

L'histoire d'Altamont est la suivante :

- tout au long de l'année 69, l'Airplane a participé à de nombreux festivals (Dryden le dit lui-même : 1969 = année des festivals).

- avant d'aller à Altamont, Dryden a refusé fermement d'y aller, prétextant qu'il pressentait "de mauvaises vibrations" ; Kaukonen s'est encore une fois énervé contre lui, et le manager Bill Thompson a été obligé de le menacer physiquement pour qu'il daigne les suivre.

- la suite, on la connaît : Balin s'est fait tabasser par un Hell's en se portant au secours d'un spectateur malmené par eux. Ca n'a pas empêché le groupe de poursuivre sa prestation après l'incident.
D'ailleurs, dans un moment de confusion, tout le groupe s'est arrêté de jouer, sauf Dryden.

Tout ceci me rappelle la décision abrupte des Beatles d'arrêter les tournées.
Les médias (bien aidés en cela par les déclarations des Scarabées eux-mêmes) ont beaucoup écrit sur le fait que les chansons devenaient difficiles sinon impossibles à reproduire sur scène.
La vérité, c'est que les Beatles venaient de vivre des cauchemars en tournée :
- la tournée au Japon, où ils étaient cloitrés dans leur hôtel, où le public était bridé, question ambiance, par les militaires
- la tournée aux Philippines, où ils avaient cru finir en prison pour avoir refusé une invitation à jouer pour Imelda Marcos (et la recette de leurs prestations avait été ni plus ni moins que confisquée, en guise de représailles)
- la tournée aux USA, où ils étaient menacés de mort par le Ku Klux Klan et d'autres fanatiques intégristes, rapport à la déclaration de Lennon sur les Beatles et le Christ.

Tout ceci est explicite dans le documentaire "Anthology". La décision a été précipitée et sans appel, d'ailleurs Brian Epstein n'a pas bronché, lui aussi avait eu des frissons lors des concerts américains.
Si ça avait été le simple fait de la musique devenue sophistiquée, la décision aurait été prise avant les tournées ("Revolver" étant sorti au printemps).

le 13 Janvier 2020 par APSA

Autre détail d'importance relatif à la relation Balin/Kantner-Slick :
- on peut reprocher à Balin et Slick de monopoliser le chant sur leurs compos (surtout les compos de Slick)
- à l'inverse, et c'est tout à son honneur, Kantner mettait en valeur les harmonies vocales sur ses compos. Il avait pleinement conscience de l'atout que constituait les voix des 2 autres chanteurs.
C'est d'ailleurs en partie pour ça que Baxter's, qui est dominé par sa plume, est un régal pour les oreilles.

le 13 Janvier 2020 par APSA

Salut Bayou, et le meilleur à toi pour 2020

L'épisode d'Altamont n'est qu'anecdotique.
Spencer Dryden était un problème pour le clan Kaukonen-Casady depuis que les 2 compères avaient l'intention de transformer le groupe en groupe de rock façon Cream et Hendrix. Le batteur se plaignait qu'en concert les morceaux étaient systématiquement rallongés à cause des solos de Kaukonen, mais également de Casady (eh oui, Casady faisait aussi des solos de basse).
Il arrivait parfois que ses doigts (à Dryden) en saignent.
Il se plaignait également des tournées incessantes quand Bill Graham était leur manager, et en cela il était rejoint par Grace Slick (avec qui il était en couple). Les deux tourtereaux avaient une vie culturelle bien remplie (cinéma, clubs de jazz), et ils voulaient plus de temps libre. Ils en sont arrivés à dire aux autres "c'est nous, ou Graham", et par peur de perdre Slick, le groupe s'est résolu à virer Graham.
Ca, Kantner ne l'a jamais pardonné à Dryden (à mon avis il ne lui a surtout jamais pardonné d'avoir conquis Grace avant lui, car il en était tombé raide amoureux dès qu'il l'avait vue pour la première fois, selon ses propres aveux).

Tant que Dryden était avec Slick, on lui passait plus ou moins tous ses caprices, mais à partir de début 1969, Slick l'a quitté pour Kantner, et à partir de là son temps était compté.
Il s'est marié avec une groupie début 1970, peu après l'enregistrement de "Have you seen the saucers", et alors qu'il était encore en lune de miel, Kantner et Slick lui ont dit qu'il ne se sentait pas bien dans le groupe et qu'il valait mieux qu'il parte.
Dryden, surpris, (Kantner avait été son garçon d'honneur au mariage, et lui avait fait un chouette cadeau pour l'occasion : un chèque et une longue ligne de coke) a alors interrogé chaque membre du groupe, et la sentence a été sans appel.
Kaukonen et Casady n'ont jamais caché, par la suite, qu'il fallait un autre batteur plus puissant et endurant compte-tenu de la direction dans laquelle ils avaient engagé le groupe (avec la bénédiction de Kantner).

Quant à Balin, il est vrai qu'il y avait un sérieux problème d'ego avec Slick. Il y avait une compétition parfois malsaine entre les deux. Mais avec Kantner il n'y a jamais eu de problème, les deux s'estimaient, et d'ailleurs le couple Kantner-Slick n'a cessé de l'implorer de revenir (jusque dans le petit livret de l'album solo Sunfighter, et au tout début du morceau éponyme). D'ailleurs il est revenu pour quelques années au sein de Jefferson Starship.
Il y avait un problème avec Kaukonen, qui le chambrait sans cesse à propos de ses chansons d'amour un peu trop mielleuses à son goût (Kaukonen était un bluesman dans l'âme, il aimait souffrir et le retranscrire dans ses chansons).
Mais officiellement, d'après les propres propos de Balin, c'est la drogue et ce qu'elle produisait sur les individus qui l'a fait fuir précipitamment, notamment suite au décès de Janis Joplin (qui l'a laissé abattu pendant quelques jours, au point de ne pas jouer sur scène avec le groupe).
Et depuis le succès du groupe, mi-67, il déplorait également l'attitude de plus en plus individualiste des membres du groupe (chacun étant désormais plus porté sur ses propres intérêts et étant de moins en moins concerné par ce que faisaient les autres).

Il est de toute façon évident que si, dans un groupe, on a quatre compositeurs, il y aura forcément de la bagarre pour placer ses compos dans un album simple. Balin n'était pas du genre à se battre, plutôt du genre à aller bouder dans son coin et conserver de la rancune dans son coeur.
Ce qui est certain, c'est qu'il y a toujours eu de bonnes relations entre lui et Kantner, et que, s'il avait un ressentiment profond à l'égard de Slick (elle est devenue le centre d'attraction des médias dès son arrivée), elle en revanche l'adorait.

Va bene pour le fait que tu préfères Volunteers à Baxter's, l'important étant qu'au moins tu connaisses Baxter's.
Comme je l'ai dit, certains fans préfèrent Volunteers, rapport au fait qu'il colle bien à son époque (de protestation, d'engagement politique).

En revanche, du fait que Volunteers est marqué politiquement, ayant un lien fort avec le contexte de la guerre du Vietnam notamment, logiquement il ne peut qu'en subir les conséquences en terme de vieillissement.
Baxter's n'est pas marqué politiquement (mis à part le morceau "Rejoyce" de Grace Slick, où elle critique brièvement la conscription), c'est surtout la joie de vivre qui prédomine. Le fait de voir des choses que la masse ne voit pas ("Wild thyme", "Ballad of you and me and Pooneil"), les rassemblements entre jeunes ("Saturday afternoon"), les filles ("Young girl sunday blues", "Martha", "Watch her ride"), la came ("Won't you try"). Choses qui existent toujours à l'heure actuelle (les rave-parties notamment).

Si c'est sur le plan musical que tu parles de vieillissement, ça importe peu. Ce qui compte, c'est la musique qui nous fait vibrer, il n'y a pas de date de péremption. Après tout, il y en a encore qui écoutent des tubes vieux de plusieurs siècles (musique classique) !

le 13 Janvier 2020 par BAYOU


Suite commentaire de APSA
Le départ du batteur, Spencer Dryden est surtout causé par le festival d’Altamont où le groupe a eu très peur des Hell’s Angels et de la foule. D’ailleurs, Spencer rejoint New Riders of Purple Sage un groupe plutôt country- rock puis participe à la fondation de The Dinosaurs en 1982 avec Barry « The Fish » Melton, Peter Albin le bassiste de Big Brother et John Cipollina le lead guitar de Quicksilver Messenger Service. L’idée était que NRPS et Dinosaurs joueraient surtout dans les clubs de la baie de San Francisco.
Le départ de Marty Balin s’explique surtout par la prise de pouvoir du couple Slick/Kantner qui réduisait quasiment le chanteur historique à un rôle de choriste.
Enfin, je préfère nettement Volunteers à After Bathing at Baxter's qui a assez mal vieilli.

le 13 Janvier 2020 par APSA


Maintenant que je suis chaud, avec Bark, c'est à cet album de JA que je vais m'attaquer.
Hop ! en avant pour l'analyse.

- "We can be together" : j'ai pas accroché à ce morceau pendant très longtemps. Il a fallu que je voie un clip promotionnel pour réaliser l'énergie qu'il véhiculait. En particulier après le pont du milieu, à partir de "Up against the wall, motherfucker". De bons bursts rageurs de Kaukonen à la wah wah, et finalement, comme d'habitude, de sympathiques harmonies vocales.
Un morceau résolument positif, en particulier si on prépare une révolution par exemple.

- "Good shepherd" : mon titre préféré, un chant religieux adapté par Kaukonen. Ca donne un air folk, avec un joli jeu de guitare acoustique et des riffs à l'électrique sympas (sans oublier le solo, qui ne soûle pas), ainsi que de subtiles harmonies vocales.

- "The farm" : morceau légèrement bluegrass, d'ailleurs il vante les vertus de la vie à la campagne. Sans grande prétention, pas trop long, je comprends qu'on puisse aimer.

- "Hey Frederik" : morceau qui inaugure l'ère "Piano et disto" de Grace Slick. Il vaut mieux aimer, car c'est long. C'est surtout Kaukonen qui prend du temps, avec un solo qui paraît sans fin.
Ca me rappelle une anecdote relatée par un de ses batteurs du temps de Hot Tuna, dans les années 70.
Le batteur en question raconte qu'un soir, un peu avant d'entrer sur scène, Kaukonen lui dit "Mec, j'ai les doigts en compote, je sais pas si je vais arriver à jouer, ce soir". Et au final, ils ont joué pendant 7 heures d'affilée ...

- "Turn my life down" : morceau de style folk, mais légèrement rythmé, avec un orgue joué par Stephen Stills. De jolies harmonies vocales encore une fois.
Le solo final est pas mal, et pas trop long, aucune chance d'être soûlé.

- "Woodenships" : belle pièce de musique, pour une fois je n'ai rien contre le piano. Ici on est au top question harmonies vocales sur cet album. Peu parfois sembler un peu longuet.

- "Eskimo blue day" : certains se pâment d'admiration pour ce morceau, notamment sur l'intro (mythique il faut le reconnaître) ou sur les paroles (l'homme n'a pas plus d'importance que n'importe quel autre être vivant).
Il n'en demeure pas moins qu'il est lent et long, et qu'on n'entend pas la guitare rythmique (à tel point que je ne suis pas sûr qu'il y en ait).

- "A song for all seasons" : une compo de type country signée Spencer Dryden, batteur officiel (qui n'allait pas tarder à se faire la malle, et qui en fait plus ou moins l'annonce dans ce morceau), mais bizarrement c'est un membre du staff (road movie) qui chante.

- "Meadowlands" : petit instrumental à l'orgue joué par Grace Slick. Comme on dit chez moi, ça mange pas de pain.

- "Volunteers" : là c'est du rock comme au bon vieux temps d'Elvis, ça, madame ! Et c'est chanté par Marty Balin version rocker à voix rapeuse, hennissements énergiques à l'appui.
Un assez bon morceau, et pas très long en plus. Une manière honorable de clore l'écoute de cet album (aucune nouveauté dans les bonus tracks).

Conclusion : on a ici un album varié, avec facilement une moitié des morceaux qui peut convenir sans trop souffrir de discussion.
Le seul problème, c'est justement le manque d'homogénéité de l'album. Les chemins pris par chacun commencent à s'éloigner dangereusement, sur le plan musical. Il deviendra de plus en plus difficile de collaborer, sauf entre Kantner et Slick, du fait de leur relation de couple depuis le début de l'année (1969).

Début 1970, le batteur partira (ou sera viré, selon les versions), car la touche de plus en plus "rock" ne lui convenait pas. A la base, c'était un batteur de Jazz, plus subtil et créatif que puissant et endurant.
Un an plus tard, c'est le chanteur qui quittera un navire qu'il jugeait malsain sur le plan de la santé (drogues dures) et sur le plan humain (chacun renfermé sur lui-même, ses petits intérêts, et ses petites exigences).

J'accorde 3 étoiles et demie à cet album, car perso je lui en mets 3 mais je peux comprendre qu'on puisse lui en mettre 4.
Mais ceux qui lui en mettent 5, je leur propose d'aller dénicher After bathing at Baxter's et de comparer. Ils verront ce que pouvait donner l'Airplane quand ils jouaient ensemble la même musique, dans le même état d'esprit.













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