Toujours aussi frais et plaisant 30 ans après sa sortie ! On pourra toujours râler un peu sur la prod, déjà limite à l'époque, mais finalement on s'en fout quand même pas mal d'autant que son côté synthétique colle bien aux compositions.
Joe Satriani est à son sommet sur ce disque, il est absolument brillant de créativité. Sa grande force est son accessibilité : il peut plaire bien au-delà du cercle restreint des apprentis-gratteux, logique, car dans ses morceaux Joe nous raconte vraiment quelque chose. Ses parties lead sont sa voix, s'inscrivant ainsi plus dans la continuité des instrumentaux metal que l'on croisait régulièrement dans les albums traditionnels plutôt que dans un exercie de pur virtuosité démonstrative.
Si "Surfing" et "Satch boogie" semblent être les deux grands classiques en puissance, ce ne sont pas mes favoris, ma préférences allant à la magnifique doublette "Ice 9"/"Crushing Day" aux phrasés de guitares biens plus mystérieux. On notera aussi une "face B" plus atmosphérique, véritable aboutissement de ses premiers disques plus expérimentaux.
Et puis d'un point de vue purement technique, c'est vraiment du grand art : presque tout y passe, sauf le sweeping que Joe semble moins affectionner, contrairement aux virtuoses-youtubeurs de ces dernieres années, souvent des monstres de vitesse aux sweepings hallucinant, mais incapable d'écrire des morceaux aussi mémorables et mélodiquement abouties que ceux de Joe.
Bon, le problème c'est qu'il place la barre tellement haute sur cet album, qu'il n'arrivera jamais à réitérer une telle réussite.
