Mazette, j'adore ce mec...
C'était un véritable poète, ses textes se dévoilent toujours un peu plus à chaque lecture supplémentaire.
L'utilisation de mots choquants (ou vulgaires), pas non plus systématique, ne déforme en rien la poésie du Maître, au contraire, elle intensifie son pendant révolté.
Sur "Paname", je ne connais pas les deux derniers titres, "Les Poètes" est sans doute ma préférée du lot.
"Ils marchent dans l'azur, la tête dans les villes/Et savent s'arrêter pour bénir les chevaux/Ils marchent dans l'horreur, la tête dans des îles/Où n'abordent jamais les âmes des bourreaux".
Ce chant on ne peut plus poétique accompagné par cette belle harpe, c'est du nectar divin pour mes oreilles.
Tout comme Le Baron, "Comme à Ostende" me fiche une sacrée claque...
Le travail sur les arrangements, signé Jean-Michel Defaye, est superbe.
Comme souvent avec ses chansons, un instrument semble prendre le second rôle, le premier étant bien évidemment attribué au chant de Léo Ferré, en plus de l'orchestre qui les soutient tous deux.
Une fois ça sera la harpe donc, une autre fois, une clarinette, ou encore un accordéon (tellement français cet instrument magnifique, écoutez le splendide "Quartier latin"), un choeur féminin, un saxophone, voire un ensemble de cuivres etc...
Richesse instrumentale pas indigeste pour un sou + divers registres abordés + textes captivants = zéro lassitude.
Et quand je vois ce qu'on a aujourd'hui, ça me fait tout drôle... je sais, ça fait vieux con d'écrire ça, mais franchement... il n'y a même pas de comparaison possible en fin de compte, ça serait injurieux, rien que de les nommer ici.
"La Musique. Fini, la Musique en l'an 2000, plus d'Musique!
Et pourtant, c'était beau... Jean Sébastian Bach? Tu connais?"