Le tout-meilleur album de la carrière de SPRINGSTEEN. Du rock progressif, du vrai, avec des couleurs instrumentales chatoyantes, une production aux petits oignons, des introductions, des développements, des conclusions, et un sens de la mélodie pop qui ne vient jamais en travers de la folie instrumentale (l'arme secrète du disque c'est David SANCIOUS aux claviers, musicien qui passera totalement prog/jazz/instru par la suite, écoutez-moi ce moment de grâce sur les premières minutes de "New York City Serenade" !). Un beau sentiment de célébration nostalgique et enjoué court sur l'ensemble du disque, avec une apothéose sur les trois derniers morceaux où c'est la fête pour les oreilles, le chant plaintif de SPRINGSTEEN étant presque en porte-à-faux parfois, mais faisant souvent des merveilles ("ôôôôô Sandy !", "Rosalitaaaa !"). J'aurais aimé avoir un autre album de cette trempe avec le même groupe, et ce n'est pas "Greetings from Asbury Parks", un peu trop raide à mon goût. La fluidité instrumentale du groupe sur ce disque singulier dans la carrière du bonhomme se perdra et la batterie surtout se fera beaucoup trop compacte sur "Born to Run" et les structures expansives seront abandonnées dès "Darkness". Ces albums-là sont bons, je ne dis pas le contraire, mais le vrai génie à mon goût est sur ce second disque qu'il n'a jamais cherché à égaler dans son ambition musicale.
