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Sheila
Je Suis Comme Toi
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le 20 Février 2022 par MARTIN LA BOTTE


Paru à l'automne 84, seulement 18 mois après "On dit" (album de l'émancipation sorti en 83 et choc pour n'importe quel fidèle de SHEILA ou égaré objectif), ce "Je suis comme toi" a clairement été mis en chantier pour étoffer le matos du renouveau de la chanteuse qui allait effectuer ses premiers pas sur une scène parisienne en février 85 (l'intégralité de cet opus sera au programme du Zénith). C'est sans doute l'album préféré de SHEILA ou en tout cas celui qui recèle le plus de titres qu'elle n'a cessé de reprendre depuis et qu'elle cite régulièrement comme les enfants chéris de son répertoire ("Emmenez-moi", "L'Écuyère", "Vivre mieux"...), les fruits du regard inédit qu'a posé Yves MARTIN sur l'artiste et la femme que SHEILA/Annie était devenue. Après 20 ans d'emprise, aussi gagnante que discutable, de son producteur historique, Claude CARRÈRE, SHEILA confie en effet durablement les rênes de sa carrière à Yves MARTIN, rencontré 2 ans plus tôt. Elle voit en lui son BERGER (Michel) ou du moins son étoile, et désormais, elle le suivra, où il ira, elle ira... Du coup, exit Philippe ABITBOL et Gérard PRESGURVIC qui avaient pourtant collaboré, en duo ou séparément, sur les plus belles réussites du 33 précédent. Et place à la quasi exclusivité pour Yves MARTIN et son frère, Alex.

Meilleure piste : "Je suis comme toi", titre-phare qui, malgré son gimmick vocodé daté et un bref passage de couplet particulièrement abscons, voire grammaticalement douteux, conserve une belle énergie rock, une réelle efficacité et un message des plus optimistes. Première et furtive apparition de SHEILA dans le Top 50 qui vient d'être créé.
Sur la thématique du "fuir ou mourir (d'ennui ou de désespoir)", l'assez classieux "Emmenez-moi" (qui fera l'objet d'un clip somptueux en son temps mais trop tardif puisque uniquement visible après l'exploitation du single paru bien en amont de l'album) ; on peut en effet regretter quelques légères facilités dans le texte qui côtoient quelques fulgurances comme ce superbe "Si tu voyais les rêves que j'fais la nuit" après une intro au piano du plus bel effet.
Hymne à la force et la noblesse de la danse tribale, restée hélas face B, "Guerrier Massaï", aux couplets envoutants, avait pourtant tout de la face A fédératrice qui aurait pu porter bien davantage l'album que "Film à l'envers", slow douloureux à la mélodie mélancolique, tout comme son interprétation des plus adéquates mais auquel il manque un couplet supplémentaire alors que le refrain triste mais assez simpliste et trop répétitif méritait d'être tronqué plus rapidement.
L'Écuyère" est une chanson "à part", avec son ambiance de cirque itinérant à la "Rémi sans famille" préfigurant la tragédie. Impossible de passer à côté de l'analogie, cette vieille saltimbanque marquée par des drames à répétition, obligée de danser et de lancer ses jambes en l'air avant que la chance ne la quitte et qu'on la ramasse à la cuillère est bien l'arrière-cousine de cette ex-idole que rien n'a épargné, qu'on attend au tournant dans le nouveau challenge qu'elle se lance et dont les badauds espèrent la chute irrémédiable. Toute en sobriété, SHEILA est bouleversante sur ce titre.
"Vivre mieux", même si souvent considéré par certains comme un des meilleurs morceaux de cette période, n'est certes pas dépourvu d'intérêt mais n'est jamais qu'une resucée moins inspirée et plus opportuniste de l'incroyable "Je" sur l'album précédent.
"La Chanteuse", cosignée par une certaine Béatrice LANEC (probablement un autre pseudo d'Anny Chancel) sur laquelle SHEILA swinguette et jazzise est charmante, sympathique mais pas incontournable. Pas plus que "Jumbo Loo", sans doute le morceau le plus futile de l'album, qui a pris un coup de vieux non rédhibitoire. Enfin, "America" possède indéniablement des atouts sur le plan rythmique mais SHEILA qui soudain "sardouïse" et sollicite une nouveau soutien des ricains sur notre vieux continent face à la menace soviétique, même avec humour... Y.MARTIN semble s'être fait plaisir au détriment de la crédibilité.

En conclusion, du bon, voire du très bon, à commencer par le merveilleux souvenir d'une SHEILA radieuse qu'on allait enfin retrouver en concert, mais aussi du décevant après le miracle "On dit" et puis 9 titres, c'est un peu court. L'apport de l'enregistrement de certains morceaux au Compass Point Studio à Nassau n'est pas si évident que ça par rapport à "On dit" enregistré au Continental à Paris . Quant à la pochette, oui SHEILA y est très belle et sexy mais la conception est médiocre et fait l'effet d'une maquette rejetée.

2,5/5

le 21 Juin 2020 par JEAN GUY DITOUT ...


Belle pochette lol Sheila période disco ok sinon c' est pas ma tasse de thé.













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