Ghost est un de mes préférés de Police. Je ne lui trouve aucun défaut. Album souvent considéré comme froid et avec peu de singles (mis à part Everything She Does), Ghost est effectivement un peu sombre (comme sa pochette) comparé aux précédents opus. Les morceaux sont, pour la plupart, linéaires et minimalistes et dans le même temps, la musique adopte des formes plus libres et radicales, à l'image des Talking Heads, avec un sacré mélange de cultures. Le trio tente plein de choses, du funk, du rock puissant, de la new wave et à certains endroits, ça sonne presque comme du Yes période Tormato.
N'oublions pas aussi le son énorme de ce disque. Hugh Padgham a su parfaitement capté le son sec et rugueux de la batterie pour mieux la sublimer. Quant à la basse, elle a, elle aussi, un son énorme.
En parlant de batterie, la partie de Stewart Copeland sur Invisible Sun est une des plus belles que j'ai jamais entendues. Alors qu'elle est très épurée et peu démonstrative, l'écriture de cette partie est d'une intelligence et d'une musicalité rares. L'entrée du premier refrain est fracassante. Des énormes coups de grosse caisse accompagnés par la splash ponctuent avec force les quatrième temps de la musique alors que la caisse claire marque les temps 2 et 4. C'est du pur génie et c'est tellement bien interprété. C'est une vraie leçon de batterie au service du morceau.
Certes plus difficile à appréhender, ce disque est fabuleux. Avec le suivant, Police est pour moi, à son top niveau.