Je me suis peu penché sur le cas Stereotomy, car, comme beaucoup de fans d'APP, je trouvais cet album trop différent de la première période, trop "machine", trop froid. Ici, le tandem Parsons/Woolfson a poussé le curseur des années 80 à son paroxysme. Stereotomy a le son typique du milieu de cette décennie plastique : les basses slappées, les basses synthétiques en mode arpegiator, les guitares un brin Heavy Metal, les synthés numériques, la batterie électronique, la caisse claire réverbérée, les interprétations vocales outrancières, les refrains en mode "Survivors", tout y est. Sans parler des emprunts stylistiques à Abacab des Genesis ou à Welcome To The Pleasuredome des Frankie Goes...
Stereotomy est l'exemple parfait d'un album créé dans les années 80, par un "vieux" groupe qui veut sonner "moderne" en usant de tous les clichés possibles de l'époque.
Le réécouter en 2020 peut être une expérience intéressante voire marrante pour celles et ceux qui ont la nostalgie des années 80 et aussi pour tous ceux qui sont nés dans ces années-là voire après et qui trouvent "trop cool" l'esthétique de cette décennie.
En effet, les années 2010 ont vu un regain d'intérêt pour les eighties et je ne serais pas surpris que Stereotomy soit analysé, étudié par certains artistes de la scène VaporWave. En ce sens, Stereotomy n'est pas un mauvais disque (il gagne même en intérêt 35 ans après sa sortie !) même s'il comporte quelques atrocités comme "In The Real World". Eric Woolfson chante très peu et sa voix aurait sonné plus juste et moins cliché que celle qu'on entend sur "Light Of The World".
Pour son ambiance "so eighties", je lui mets un 3 !