J'avoue avoir survolé la carrière des STRANGLERS après le départ de Hugh Cornwell en Août 1990, et encore! Même avant cela, le caractère de plus en plus mainstream de Dreamtime et surtout de 10 m'est un peu passé au-dessus de la tête. De mon point de vue, l'aspect le plus intéressant de leur discographie se situe entre Rattus Norvegicus et le single "Strange Little Girl" (soit la période passée chez United Artists/Liberty Records de 77 à 82).
À partir de l'album Feline, mon attachement pour la formation n'a été que décroissant (exception faite du plutôt réussi Aural Sculpture).
Ce n'est qu'à présent que je me replonge vraiment dans la disco post-Cornwell du groupe, plutôt par pure curiosité que par réel intérêt d'ailleurs !
J.J. Burnel, Dave Greenfield et Jet Black ont conservé John Ellis qui officiait comme second guitariste lors de la dernière tournée avec Hugh Cornwell. Ce n'est pas un mauvais choix car l'ex-Vibrators a déjà travaillé avec Burnel durant son bref Euroman Cometh Tour en Avril 1979 et était de l'aventure Purple Helmets avec Burnel, Greenfield & Co. En 88/89 (sans compter que ce musicien très compétent a officié sur scène et en studio aux côtés de Peter GABRIEL et Peter HAMMILL au début des années 80).
Paul Roberts, le remplaçant de Cornwell, est un parfait inconnu. Il a juste fait partie d'un obscur et éphémère combo nommé Olympic Smiles dans les années 80. Sa voix convaincante reste un peu passe-partout. Elle n'a pas le caractère bien distinct de celles de Hugh Cornwell. Roberts n'a surtout pas le charisme de son prédécesseur (c'est particulièrement flagrant en concert !).
Musicalement, In The Night n'est pas si éloigné de ce que proposaient les STRANGLERS sur leurs derniers 33t, la section de cuivres en moins.
La prod est sans doute moins artificielle et les compos légèrement plus réussies que sur 10. Ca se laisse écouter gentiment, mais ça ne casse pas trois pattes à un canard ! Sitôt entendu, sitôt oublié ! Et on n'a pas forcément envie d'y revenir.
Voilà où en sont les STRANGLERS en 1992. Cela dit, le groupe était déjà dans une impasse artistique et commerciale à l'époque de Dreamtime, condamné à répéter inlassablement une pop new-wave formatée pour un résultat en deçà des espérances des membres du groupe et de leur maison de disques (cette dernière n'ayant pas vraiment mis du sien sur toute la ligne selon les dires ultérieurs de Hugh Cornwell).
Ma note sera la même que celle attribué par ARP2600 : 2/5.