J'en pense que c'est tout à fait ça : être pour le port du voile et le "mariage pour tous", c'est vraiment pas terrible pour un "réac"... Mais n'oublions pas que nous vivons sous le joug culturel de la gauche depuis bien 40 ans, voire plus. Donc toute tête qui dépasse ne serait-ce que d'un chouia ou qui fait preuve d'ambiguïté doit nécessairement être coupée. Sardou est un bourgeois de droite classique, un peu anar c'est vrai, comme il y a les bobos de gauche.

Anar de droite ça me parait intéressant…

@Pitoune, question idiote, tu parles de la société en général et du débat public ou simplement du milieu culturel ? Parce que le joug culturel de la gauche, ça me paraît un peu fort comme expression, effectivement le milieu culturel est et a souvent été assez ancré à gauche, mais dans la société en général, je sais pas… C’est comme le débat sur la « censure wokiste » ou la « dictature » de la « bien-pensance », on ne peut pas nier certaines dérives des milieux progressistes, mais l’expression ne me semble pas appropriée, d’ailleurs symptomatique (entre autres) de l’énorme manque de nuance et d’humilité (et ce qui en suit : ouverture, respect…) qui plombe nos sociétés (et je n’épargne personne !). Mais c’est sur que pour les gauchos, Sardou représente un peu le parfait vilain petit réac ! C’est sûr que beaucoup de ses morceaux gardent une part d’ambiguïté, et on ne peut pas l’en blâmer même si l’on adhère pas aux points de vue qu’il énonce, la seule que je ne supporte pas (bon là on bascule dans le personnel), c’est « Être une femme 2010 » (et, dans une moindre mesure, la version originale de 81) ! Le clip aussi. Je trouve son point de vue sur ce sujet coommplèèètement à côté de la plaque, mais bon, droit à chacun de se faire son avis :) En tout cas c’est un débat intéressant qui a été ouvert ! Allez, désolé pour ce looonng paragraphe et bonne journée !

Vaste débat, Spirit, avec de forts risques de "dérapages"... :-) Disons que le culturel (films, clips, pubs, etc...) influe pas mal sur la société et surtout sur son public "cible" : les jeunes. C'est le "soft power". Certes, "joug" ou "dictature" sont un peu excessifs (quoique). Le récent épisode Armanet-Sardou (un peu l'histoire du camembert qui dit au roquefort : "tu pues" ou une lilliputienne qui s'attaque à un géant...) est symptomatique : la dame trouve "Les lacs du Connemara" "sectaire" (?) pour deux phrases plus loin qualifier le morceau... "de droite" (re-? donc pas bien, bouh, méchant). Dans le genre "faites ce que je dis, pas ce que je fais", y'a pas mieux... Pour en revenir à Sardou, donc oui, de droite économiquement et sur le régalien mais culturellement de gauche (le monsieur aime rouler vite, fumer sur les plateaux et b**ser. Bref, les pires exemples, au moins pour les deux premiers, en terme de santé et sécurité publiques).

@FrançoisPitoune Oui la polémique Armanet-Sardou c’est vraiment n’importe quoi… Une « immonde » chanson de droite, « rien ne va », sectaire… Immonde, OK c’est subjectif, « c’est vraiment une chanson de droite » par contre… Un peu « traditionnelle » certes mais franchement à quoi ça sert de pousser à ce point… Je vois pas en quoi « rien ne va » d’ailleurs. Sectaire, ça me tue ! C’est vraiment faire exactement ce que l’on critique par la même occasion. Commence déjà par arrêter de tout mettre dans des cases et de mettre des clivages partout, avant de te plaindre… J’ai d’ailleurs trouvé la réaction polie de Sardouille très juste et appropriée face aux excuses d’Armanet. À gauche (qui se veut progressiste et tolérante je rappelle), on répond souvent présent pour l’hypocrisie et les attitudes constructives et nuancées (lol). Et celui qui vous dit ça est largement plus du côté anar de gauche que réac, et si je vous dis cela ce n’est pas pour crier haut et fort mes opinions et convictions personnelles, mais pour rappeler à ceux qui le veulent que le sectarisme, le refus de l’autocritique et donc le rejet, ça ne mène à rien, à part à exacerber les tensions toujours croissantes de nos sociétés. Un dialogue de sourds en quelque sorte. À l’heure où une majorité de la population a eu une éducation citoyenne et est en mesure de s’informer et d’avoir un minimum de recul et d’esprit critique, à partir des classes moyennes en tout cas (bon après ça c’est encore un autre débat sur lequel les risques de « dérapage » pour reprendre l’expression sont encore plus fréquents), on devrait pouvoir faire preuve d’un tout petit plus de « maturité » intellectuelle… Ça peut paraître prétentieux dit comme ça mais c’est vrai, c’est trop facile de critiquer, surtout à plusieurs ou dans le cadre privé (c’est-à-dire : des gens de gauche ensemble vont être plus enclins à critiquer la droite avec des noms péjoratifs ou de manière exagérée, et vice versa je suppose, c’est une partie du versant négatif du sentiment de communauté), par contre, quand il s’agit de mettre en lumière ses propres incohérences…
Et mince, j’ai encore écrit un paragraphe trop long 😅... Bon, qui que vous soyez, gros gauchiste, bobo bien-pensant, bourge libéral, petit réac ou facho (ah… que c’est pratique les expressions toutes faites… lol), ben bonne soirée !

Oh Mon Dieu, quelle boîte de Pandore j'ai ouverte, en parlant de Sardou ! Paix mes Frères ! Encore heureux que j'aie pas parlé de Jean-Pax Méfret !! lol

Ah oui, tiens, les traditions... Ils adorent les découvrir chez les autres quand ils sont en voyage mais celles "bien de chez nous", là, non, pas bien du tout car "identitaires" donc "excluantes"...
Les anathèmes sont stériles, c'est vrai.
Pour en revenir à Sardou l'artiste, ce n'est franchement pas mon genre de prédilection mais j'aime tout de même 3 titres du monsieur. "La java de Broadway" et "Chanteur de jazz", malgré cette fascination persistante pour l'Amérique (à la rigueur, je préfère le Sardou "facho" au Sardou atlantiste...). Et "Etre une femme" (l'originale), justement. Il ne peut s'empêcher une saillie machiste à chaque fin de couplet mais ça participe au charme, je trouve. Et le passage au "Collaro Show", le 20 mai 81 (vidéo INA), avec les Collaro, Roucas, Montagné, Bruneau et consorts grimés en femmes qui font les cons, j'adore, quelques jours après la victoire du "mythe errant" en plus, pour le symbole !
A l'autre bout du spectre, on aurait aussi pu parler de Renaud :-)

@François : "Chanteur de jazz" est également une de mes préférées ! Moi aussi, les paroles me laissent indifférent (la fascination pour l'Amérique est quand même assez démodée), mais j'adore, oui vraiment j'adore, la musique et les arrangements. Musique composée par Jean-Pierre Bourtayre, le même qui a composé notamment le générique de Champs-Elysées !

@Nono : Petite anecdote au sujet de ce titre : jusqu'à il y a peu, je croyais qu'il disait "il meurt de froid" au lieu de "rimeur de phrases" dans le refrain, je ne comprenais pas trop... Je n'avais pas eu l'idée de consulter les paroles, faut dire... :-)

@François : Incroyable : pile pour cette même phrase, moi je croyais que c'était "humeur de femme" ou "humeur de fan" ! .. véridique ! Comme quoi, si beaucoup "butent" sur cette phrase c'est qu'elle n'est pas bien prononcée ! Souvent quand on ne comprend pas les phrases on les attribue à autre chose. Même en anglais, on trouve un équivalent ! Pour "sail away" d'Enya par exemple : beaucoup avaient entendu "C'est Noel, c'est Noel...."

Ah ah ah, oui Nono, "humeur de fan (ou de femme)", ça peut s'entendre aussi ! Je pense que ça peut venir des chœurs qui couvrent un peu la voix... Mais bon, ça reste ô combien plus intelligible évidemment que nos "stars" radiophoniques de l'autotune contemporaines...

Un autre exemple (qui suit mon commentaire précédent) : à la fin de "Walking on the moon" de Police, Sting chante, de manière répétée "Keep it up", moi je croyais que c'était "Qui pilote ?"...

Bien vu, pour Enya j'entend plutôt "C'est Noé"... Disons que là (et pour Police), c'est un peu différent vu que ce n'est pas du français, il y a d'autres paramètres comme l'accent, la prononciation, qui entrent en ligne de compte. On doit trouver bien d'autres exemples.