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The Rolling Stones
Tattoo You
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le 03 Mars 2018 par NONO

Bon, OK... J'ai tempéré ma critique sur "Tatoo you" par un commentaire plus porteur (pour l'album "Beggars banquet"), non pas pour me justifier mais pour recadrer mon sentiment vis-à-vis du groupe, en mentionnant tout de même certains points positifs.
A peine ai-je eu le temps d'envoyer mon nouveau post, que je reçois indirectement un sermon de Mr. Feelgood (40 lignes 1/2 exactement !) comme quoi mon avis serait discutable.
OK, j'entends... je ne prétends pas avoir le "goût universel"; ceci dit l'exception confirme la règle, je maintiens droit dans mes bottes qu'il y a certains groupes (dont les Sones), "intouchables". C'est comme critiquer le veau d'or : impossible. C'est quand même terrible...

le 03 Mars 2018 par FEELGOOD

J'ai déjà donné mon avis argumenté sur ce Tatoo You mais me permets de réagir aux propos de Nono. J'ai d'autant plus de mal à comprendre son soulagement initial («  Enfin quelqu'un qui avoue ne pas être fan des Stones ! ») que ce groupe a toujours été abondamment critiqué, souvent avec une extrême virulence, tant par les critiques (si mes souvenirs sont exacts, celui du Point définissait, en 1981, le contenu de Tatoo You comme étant de la « musique de croulants ») que par le « grand public » (il suffit pour s'en convaincre d'aller lire les commentaires de certains internautes chaque fois qu'un magazine en ligne publie un article sur les Pierres). Les Stones n'ont jamais été un groupe « intouchable » et n'ont jamais fait l'unanimité.
Quant à comprendre ou ne pas comprendre leur longévité, on baigne effectivement là dans le mystère et l'irrationnel. Fidélité de leur public, désir du groupe de ne pas raccrocher, que ce soit pour des raisons platement financières, égotiques (désir d'être adulé) ou tout simplement par amour de la musique (en cela, ils ont toujours mis en avant leur souhait de continuer jusqu'à la fin, comme les vieux bluesmen qu'ils adorent), il y a un peu de tout cela. Interrogé en 1972 par l'animateur télé Dick Cavett sur l'éventualité de continuer à se produire sur scène à soixante ans, Jagger (âgé alors de 29 ans) répondit sans aucune hésitation par l'affirmative, provoquant l'hilarité de certains spectateurs qui pensaient sûrement qu'il plaisantait. Or, il insista bien sur le fait qu'il ne voyait aucune raison de ne pas continuer de monter sur scène passé soixante/soixante-dix ans, rappelant au passage que c'est ce que faisait Marlene Dietrich.
Que les Stones ne soient pas des virtuoses (à l'exception de Mick Taylor), c'est un fait. On parle cependant là de rock et ni le Kiss originel, ni les Kinks, ni Aerosmith, ni les Stooges, ni le Velvet (et ne parlons pas des Beatles) n'étaient constitués de « musicos hors-pair »...  La grande force du duo Jagger/Richards fut sa capacité à composer des titres simples mais mémorables.
Que le jeu de Richards se soit dégradé, c'est indéniable et on peut aussi déplorer sa tendance à recycler les mêmes riffs depuis environ 35 ans. Des tas de vieux groupes se répètent ou donnent l'impression de tourner en rond, AC/DC par exemple. Il importe donc de distinguer les prestations scéniques (toujours honorables) de ces artistes de leur travail en studio.
Je note aussi l'ironie du reproche adressé au groupe : «  Les Stones, c'est rock, rock, rock, rock et re-rock ». D'abord parce qu'à une époque, certains leur reprochaient justement de trop s'éloigner du rock, cf. leur période « chansons » du milieu des sixties plus ou moins parallèle à leur intermède psychédélique et, plus tard, leurs tentatives disco/funk et reggae... Certains critiques encensèrent d'ailleurs Tatoo You parce qu'il marquait un apparent retour au rock, du moins sur sa face A. Rappelons aussi qu'à leurs débuts, il se considéraient plus comme un groupe de blues et de rythm n' blues que de rock. Sans parler de la passion de Watts, batteur brillant au jeu singulier, pour le jazz...
Surtout, on ne peut déclarer péremptoirement que le groupe n'a jamais changé de style. Il suffit d'écouter successivement leur premier effort (The Rolling Stones, paru en 1964), Aftermath (1966), Their Satanic Majesties Request (1967), Let It Bleed (1969), Goat's Head Soup (1973), Black And Blue (1976), Some Girls (1978), Voodoo Lounge (1994) pour s'en convaincre. Quel rapport entre Lady Jane, Gimme Shelter, Hot Stuff, When The Whip Comes Down et Miss You ?
Je conçois parfaitement qu'on puisse détester les Stones (ou Iggy Pop, ou les Beatles). Il n'en demeure pas moins que certains reproches adressés au groupe me paraissent fort injustes ou discutables.

le 03 Mars 2018 par NONO

@Latimus : Enfin quelqu'un qui avoue ne pas être fan des Stones ! Moi non plus figure-toi (même si cela relève du blasphème pour beaucoup !). Désolé mais je n'arrive toujours pas à comprendre leur longévité, et puis merde, individuellement même s'ils assurent ce sont loin d'être des musicos hors-pair (je veux dire : proportionnellement à leur succès!).
Les Stones, c'est rock, rock, rock, rock et re-rock depuis presque 60 ans, toujours les même plans de guitare ou presque, toujours les mêmes membres ou presque, aucun renouvellement de style ou presque, toujours le même Mick Jagger avec ses déhanchements et sa voix criarde, qu'on ne peut pas critiquer car vous comprenez, c'est une "ICONE" ! Pff....

le 02 Mars 2018 par LATIMUS


Je dois avoir un problème avec cet album... Je l'avais acheté car soldé et j'aimais bien sa pochette... Mais rien à faire, je l'écoute encore et encore et je n'arrive pas à accrocher, je m'ennuie à mourir ! Trois morceaux arrivent cependant à me sortir (légèrement) de ma torpeur : "Start me up" (malgré tout surestimé), "Hang Fire" (pas trop mal foutu) et "Waiting on a Friend" (relativement touchant). Le reste, c'est le calme plat. Peut-être un jour arriverai-je à rentrer dedans (c'est rare mais cela m'est arrivé pour une poignée d'albums que j'ai fini par apprécier, par comprendre, au bout de multiples écoutes...). Et en plus la production est horrible. En fait, contrairement à l'avis général, je trouve Emotional Rescue bien meilleur (c'est le premier album des Stones que j'ai connu).
J'ai du mal avec les Stones, et au moins quand je les écoute, avec leurs guitares brouillonnes, j'en arrive presque à penser que je suis un guitariste pas trop mauvais (je suis très brouillon également mais c'est à cause de mon faible niveau technique). Mais attention, sur toute leur carrière, ils ont tout de même composé de sacrés morceaux (mais pas sur Tattoo You)...

le 05 Août 2013 par FEELGOOD


Album pourtant très populaire en son temps, quadruple platine aux États-Unis où il fut classé n°1, Tatoo You n'en demeure pas moins, à la lecture de la chronique et du premier commentaire, un Stones des plus controversés et suscite toujours, 32 ans plus tard, des réactions particulièrement vives et tranchées.
Parmi ses détracteurs les plus virulents, citons Laurent Chalumeau, futur parolier de Bruel et de G-Squad, grandes références s'il en est... Pour lui, les Stones de 1981 étaient foutus, morts et enterrés depuis longtemps et il le démontrait (!) en insistant sur le fait que les deux seuls morceaux valables étaient, d'après lui, Slave et Worried About You, deux titres figurant déjà sur des bootlegs des années 70, ce qui signifiait que les Pierres étaient irrémédiablement exsangues sur le plan créatif. Il développa cette thèse dans son article "Restes" (Rock&Folk n° 177), ignorant apparemment que seuls Neighbours et Heaven ne provenaient pas des archives du groupe, détail qui anéantit irrémédiablement sa théorie toute de parti pris...
Cependant, ce disque a été apprécié et défendu par des gens aussi différents et respectables que Jean-Pierre Sabouret, Philippe Manoeuvre, Xavier Bonnet et Bruno T (alias Bayon).
Certains aimèrent surtout la face rapide, se réjouissant au passage de l'absence de tentatives "disco". Pour ceux-là, Tatoo You demeurerait l'album du grand retour au rock, comme si Some Girls avait été un disque de bossa. D'autres préférèrent les ballades de la face B. Sans oublier ceux qui détestèrent par principe les compositions reposant sur le falsetto de Jagger.
La fameuse face rock tient toujours extrêmement bien la route. Certes, tout n'est pas du niveau de l'excellent et introductif Start Me Up, dont tout le monde connaît le riff irrésistible, et qui cartonna un peu partout, morceau reggae à l'origine, et retravaillé pour sonner rock, miraculeusement sauvé par l'ingénieur du son Chris Kimsey, Keith lui ayant carrément ordonné de l'effacer, ce que Kimsey ne fit heureusement pas... L'enjoué Hang Fire - hymne à la paresse - sonne comme une version améliorée du Summer Romance de l'album précédent, Neighbours s'avère bancal, sauvé in extremis par le saxophone de Sonny Rollins et Black Limousine est un blues correct comme il en existe des tonnes. Le paillard Little T&A de Keith demeure réjouissant et nous renvoie à l'incisif Before They Make Me Run de Some Girls. Quant à Slave, il s'agit d'une jam groovy reposant sur un excellent riff de guitare et d'excitantes parties de sax (Sonny Rollins, toujours), dans l'esprit funk et dansant de l'album Black And Blue, sur lequel il aurait pu figurer, même s'il s'avère aussi réminiscent du Can't You Hear Me Knocking de Sticky Fingers...
La face B - comme "ballades" - constitue un véritable tour de force dans la mesure où demander à un amateur de rock de s'envoyer cinq loukoums d'affilée relève de l'exploit, a fortiori lorsqu'il s'agit d'un fan des Stones... Pourtant, tout cela passe comme une lettre à la poste, grâce à la qualité intrinsèque des compositions - pas un déchet - et à l'impressionnant travail effectué par l'ingénieur du son Bob Clearmountain, que l'on retrouverait l'année suivante sur le merveilleux Avalon de Roxy Music.
Si Tops et No Use In Crying restent deux honnêtes réussites, transcendées par l'interprétation hors pair de Jagger, tout reposant ici sur sa voix, le reste est encore meilleur. Waiting On A Friend nous renvoie au délicieux Sittin' On A Fence de Flowers et la fantastique prestation de Rollins nous ouvre les portes du paradis. À propos de paradis, Heaven mérite pleinement son titre, rythmique flottante, envoûtante, chant en falsetto, choeurs séraphiques plongeant l'auditeur dans un état proche de l'ataraxie, "dans des contrées insanes, nébuleuses et étouffées, balancées comme une larme de lait dans une tasse de thé transparente (lorsque le lait part en lambeaux liquides sans encore se mêler au thé), des régions indécises et estompées. Le paradis du bruit. Là où le son s'esquisse sans vraiment se poser. Là où les timbres et les cordes fuient, là où il n'est plus question de chansons ni de tubes mais d'atmosphères. Une par plage, une pour l'ensemble de la face. Qui, de fait, s'écoute facilement comme un album à part." (1)
Worried About You, autre sommet du disque, permet à Jagger de s'en donner à cœur joie, celui-ci nous refaisant le coup de Emotional Rescue (le morceau, pas l'album), jouant avec sa voix, passant de l'aigu au grave, tour à tour inquiet et hargneux, sur fond de piano électrique, le tout basé sur un habile crescendo...
Il faudra attendre 1994 et l'excellent Voodoo Lounge pour retrouver les Stones à un tel niveau, même si la période 83/89, certes inégale, n'est pas aussi mauvaise que le prétendent certains.


(1) Bruno T, Rock&Folk n° 177 (octobre 1981), "Satisfaction", pages 62, 64.













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