Ecouter cet album en allant au bahut, au taf, à pôle emploi ou à la CAF, c'est 40 minutes de gagnées sur les emmerdes. Et c'est toujours ça de pris. L'écouter en allant voter c'est porter sa pierre bancale à l'édifice qu'on voudrait voir tomber. Parce que la société qu'on nous promet n' offre pas la vision du futur qui nous fait rêver, alors espérer (juste espérer, c'est bien déjà) le foutre en l'air c'est la moindre des choses. L'écouter en allant à l'enterrement d'un vieux pote, c'est lui dire sincèrement qu'on ne sait plus si on se sentira fort longtemps, prisonier de ce cadavre qui marche maintenant que lui il s'est arrêté. Mais qu'on va boîter encore un peu, que ça sera moins bien, mais que les bons moments on les prendra pour lui aussi.
Ce disque c'est un coup de pied au cul. Qu'on peut s'administer tous les matins sans aucune contre-indication.
Il est pas super bien joué, les musiciens on n'est pas sûrs que c'est vraiment eux, ils n'ont jamais fait un concert qui assure? Qui s'en soucie, à part les exégètes auto-proclamés du rock à papa qui n'écoutent que la musique et n'entendent pas que ce manifeste, c'est l'oeuvre collective d'une certaine jeunesse, de 1977 et d'aujourd'hui, pas celle dont ils font partie à coup sûr (et c'est tant mieux pour eux)?
Alors de grâce, modulez vos critique négatives, parce que cet album, si vous ne l'aimez pas, c'est que vous ne le comprenez pas. Et que vous ne le comprendrez jamais, parce qu'il n'a pas été enregistré pour vous. Ce n'est pas d'une déficience auditive, mais d'un sérieux problème d'empathie dont vous souffrez.
Never Mind The Bollocks Here's The Sex Pistols a en quelque sorte été raccourci en Nevermind en 1991, et il aura des suites, c'est obligé. Plus court? genre Never? Peut être... Pour ma part, je mise sur le noir, impair et Mind. Et je boîte derrière tous ces cercueils que j'espère vides.