Le cas Katerine....ah là là pas facile à cerner celui-là.
Bien que je reconnais mépriser le tout venant de la chanson française actuelle (en dehors peut-être de Biolay), Katerine a le mérite d'émerger de la masse et de ne pas laisser son auditoire sur une impression fixe, est-il escroc ou génie ? Tiens ça rappelle le fameux dilemme qui entoure les derniers albums de Gainsbourg qui avait adapté son style particulier à des sons dans l'air du temps (reggae, funk, électro), le taxant alors d'opportuniste. De la à les comparer, c'est un pas que je ne franchirais pas même si il est dur de ne pas y voir des accointances avec Love on The Beat pour le côté éléctro et la dérision.
Passer d'albums aussi minimalistes et peu accessibles à ce Robots Après Tout qui semble parfait pour passer en radio nous oblige à nous poser la question : qu'a t'il voulu faire ? Amasser les pépettes, se moquer avec cynisme de la génération "clubbing" ou bien faire évoluer sa musique ? Je pense qu'il y a un peu des trois dans ce disque.
La chose qui ne laisse pas inaperçu, c'est de voir à quel point ce disque est bien fait en termes de production, le son pourrait vraiment passer en discothèque, Katerine ne se fout pas de nous et ravira les amoureux d'éléctro. Là où le disque devient polémique (ou fragile, je dirais), c'est dans ses textes qui nagent entre foutage de gueule éhonté ("Après Moi"), humour un peu facile ("Louxor, j'adore") et un regard sur notre époque ("Borderline" se révèle assez flippante en fait.). Malgré cet aspect mi-figue, mi-raisin, ce disque provoque chez moi une forme d'obsession inexplicable à tel point qu'il n'arrête pas de tourner en boucle depuis que je l'ai découvert.
Un objet fascinant, un astéroïde qui tombe sur la chanson française, prouvant que l'on peut allier un certain esprit arty régressif et popularité. Un coup de maitre qui s'ignore en somme.