5 titres. en réalité, 3 gros plus un petit scindé en deux pour, peut-être, humaniser la "chose" quelque peu (et encore : comme ode à la femme adorée façon Cyrano, on peut trouver plus approprié que l'amère invitation de Pigs on the wing ; mais les rapports de Roger avec Carolyne ne sont pas moins tendus que ceux qu'il impose à "son" groupe...).
Tout est signé Waters, excepté la musique de Dogs. Le nom de Nick Mason n'apparaît dans les crédits qu'à la rubrique "graphiques" : reliquat d'une amitié née 12 ans plus tôt à l'école d'Architecture ? C'est maigre.
Rick Wright, lui, joue davantage les utilités aux claviers et n'est cité nulle part : défait, il pointera d'un doigt tardif et piteux l'ingratitude de celui dont, sur scène, il continue de re-accorder la basse entre les morceaux. Pas très valorisant non plus. La question n'est d'ailleurs même pas là. La question est : camarades, vous rangez-vous parmi les Dogs, les Pigs ou les Sheep ? Pour Dave, Nick et Rick, c'est une roue de l'infortune kafkaïenne. Et cet album noir de suie, une impasse du même métal.
Preuve qu'ils n'ont rien compris aux enjeux, selon Roger. C'est donc par leur faute que le Floyd est traîné dans la boue, voué au cimetière des éléphants. D'où la justification martelée par le Grand Blessé : il faut marquer le coup par un mégasursaut ou mourir. Comme des animaux acculés par l'immonde chasseur. Dégraisser le mammouth d'urgence. Se ressourcer comme Led Zeppelin l'a fait avec Presence, comme les Stones eux-mêmes vont le faire avec Some Girls. Se "re-floydiser" alors ? Tout le monde est d'accord. Sauf sur un point, mais il capital : ils sont 3 à ne consentir qu'à repeindre le navire. Waters, lui, veut le reconstruire de fond en comble.