La machine à blues rock est parfaitement huilée, et au fur et à mesure que les titres défilent au compteur, on a autant le sentiment que la verve du bonhomme est (presque) toujours aussi inspirée, et que le pilotage automatique a été enclenché. Un bon gros rock -un peu rustique mais savoureux- de 'Dancing my blues away' à 'Electric guitar', le break embrumé et vaguement désabusé de 'Money', puis une seconde partie réorientée vers le bluesy récréatif. C'est toujours efficace, mais il manque un petit brin de génie pour que cet album puisse prolonger la période fastueuse. Et puis, malgré les qualités qui lui sont propres, "Santo.." commence à lorgner sur les nostalgies du passé (notamment la reprise de 'The last open road', qui ne démérite pas pour autant). Le récent "Road Songs for lovers" avouera le même penchant, avec un regard sur le passé plus proche, en faveur de "Santo..." et de son 'Money' (en mode dark jazzy comme l'écrit Erwin dans la chronique de "Road..").
L'ami Chris entame son bilan de fin de carrière, mais comment le lui reprocher, lorsque ladite carrière a été proprement fabuleuse ?