Je n'ai posé aucune oreille attentive sur cette dernière livraison estampillée U2. Toutefois, la liste des morceaux remixés / sélectionnés est intéressante. Car hautement révélatrice de la réelle nature d'un groupe qui fut à ses débuts une référence, avant de se reconvertir en solide machine à tubes (à défaut d'albums consistants) dans les années 90 et de se vautrer dans la guimauve avariée dès le passage à l'an 2000. Guimauve dans laquelle il a vraisemblablement élu domicile (à Las Vegas) pour ne plus jamais en sortir. Quitte à instrumentaliser ses singles fédérateurs à portée insurrectionnelle en soutien aux bouchers contre les veaux (MLK se retourne dans sa tombe).
Oui. De 1979 à 1984 : U2 était grand. Même si moins cérébral, marginal et agressif que ses contemporains PIL, THE CHURCH, MAGAZINE, KILLING JOKE, GANG OF FOUR et WIRE : U2 faisait partie de l'aventure afterpunk. Et si "Boy" est assez bien représenté dans cette récente compilation (il manque tout de même "The Electric Co"), je ne peux que déplorer l'absence criminelle du moindre titre extrait de "October" (faire l'impasse sur "Gloria", "I Fall Down", "Tomorrow" ou "Is That All", franchement ...) comme le choix de réduire "The Unforgettable Fire" (le chef d'oeuvre des Irlandais) aux seuls mais excellents "Bad" et "Pride" (adieu "A Sort Of Homecoming", "The Unforgettable Fire", "Wire", "Promenade", "Indian Summer Sky" ...). Inutile de préciser que le pourtant recommandable "Party Girl" de 1982 ne répond pas non plus présent.
La suite ? Encore heureux de retrouver "11 O’clock Tick Tock", "Red Hill Mining Town", "Stay", "Sunday Bloody Sunday" et allez, je suis d'humeur ouvert d'esprit aujourd'hui : "Electrical Storm" (même si le mix de William Orbit est indétrônable) et "Sometimes You Can’t Make It On Your Own" (leur dernière grande chanson).
Du reste je n'ai rien retenu. Et il vaut mieux que cela soit ainsi.
