RUSH, l'un des groupes les plus détestés au monde, cartonne en cette année 1981. "Tom Sawyer" et surtout "Limelight" sont diffusées ad nauseam sur les radios rock américaines, marquant au fer rouge toute une génération. Bizarrement, alors que cette musique n'est pas si commerciale, RUSH est enrôlé aux côté de STYX, REO SPEEDWAGON ou encore FOREIGNER dans le grand mouvement de résistance un peu blanc-bec (et un peu raciste) au disco triomphant. Plus de trente ans plus tard, il est assez étonnant de constater à quel point tous les ex-ténors du prog-rock connurent alors une période de reconversion.
Ce groupe reste néanmoins un mystère à mes yeux. Là où le STYX de "Too Much Time on My Hands" ou le REO SPEEDWAGON de "Take It on the Run" sonnent de façon très plaisante à mes oreilles, RUSH ne provoque chez moi absolument aucune émotion. Il y a là quelque chose de totalement incommensurable à mes goûts. Je vois bien que c'est techniquement maîtrisé, et je décèle une grande part d'intégrité chez des musiciens qui ont réussi à toucher le grand public sans vendre leur âme. Mais après bien des tentatives, je dois m'avouer vaincu.