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1989 Presto
1991 Roll The Bones
1993 Counterparts
1996 Test For Echo
1998 Different Stages
2002 Vapor Trails
2003 Live In Rio
2004 Feedback
2007 Snakes & Arrows
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RUSH - Moving Pictures (1981)
Par ARP2600 le 15 Septembre 2012          Consultée 5876 fois

Rush est un groupe qui n'a jamais cherché à suivre les modes, préférant se faire plaisir et contenter leurs admirateurs, tout en parlant des thèmes qu'ils avaient à cœur, plutôt que de succomber aux sirènes du commerce, de la musique facile et de la bien-pensance américaine. Un jour, pourtant, la mode les a rattrapés, et ils ont connu leur heure de gloire. Moving Pictures a fait un vrai carton en Amérique du nord : certifié quatre fois platine aux États-Unis et au Canada, il s'est vendu dans le monde à plusieurs millions d'exemplaires, un score que peu d'albums de rock ont atteint. Il a connu une forte popularité dès sa sortie, avec les grands singles qu'ont été «Tom Sawyer» et «Limelight», «Vital Signs» ayant également eu les honneurs des radios les plus généralistes.

Alors, pourquoi ce succès ? La réponse est simple. Moving Pictures est à la fois accrocheur et redoutablement écrit et exécuté. Beaucoup le considèrent comme le sommet de Rush parce que tout y est parfaitement mesuré, parce qu'il a une vraie cohérence stylistique tout en proposant une belle diversité d'ambiances et parce qu'il a connu ce succès. On pourrait encore ajouter qu'il tient une place spéciale dans leur discographie car il fait le lien entre le passé hard rock du groupe et leur époque plus rock électronique qui a suivi. En effet, on entend ici beaucoup de synthétiseurs, bien plus que sur les albums précédents, ce qui n'empêche pas les guitares et la batterie de tenir leur rang, tout est donc bien équilibré également au niveau de la riche orchestration.

Si on me permet maintenant une petite considération personnelle, je dirais que Moving Pictures est peut-être trop bien mesuré justement, et aussi un rien trop sage. On est en droit de préférer la liberté absolue présente sur l'album précédent, Permanent Waves. Encore plus personnellement, il me semble qu'il ne faut certainement pas sous-estimer le formidable Counterparts, paru bien plus tard dans un contexte plus grunge. Quoi qu'il en soit, il semble évident que cette période 80-81 est bel et bien leur apogée, avec ces deux albums impeccables et un deuxième grand live.

Comme pour Permanent Waves, la pochette de Hugh Syme est un condensé de plaisanteries. Tout y tourne autour du nombre 3 : Les arcades du porche de l'Assemblée législative de l'Ontario, soutenues par des groupes de trois piliers, les trois tableaux et, plus subtilement, le triple sens de «Moving Pictures» : au sens littéral, les tableaux sont en train de bouger ; mais «moving» signifie aussi bouleversant, d'où le groupe de personnes qui pleurent ; enfin, sur l'arrière, on voit que la scène est en train d'être filmée, et un film est également des images en mouvement. Disons encore que l'un des tableaux représente Jeanne d'Arc, un autre des chiens jouant au poker, et le plus petit le fameux symbole de Rush montrant un homme nu devant un pentagramme rouge.

Chacune des sept plages de Moving Pictures mérite d'être détaillée. «Tom Sawyer» est clairement la chanson la plus connue de Rush. Elle propose un hard rock lent et carré, avec un chant plus profond que ce que Lee faisait d'habitude. Heureusement, la chanson se complexifie quelque peu par après, avec des développements rythmiques à sept temps proches de ceux de Permanent Waves. Le plus intéressant vient cependant après, toute personne s'arrêtant à ce seul titre dans sa découverte de Rush n'a rien entendu. «Red Barchetta» présente une histoire amusante, pas vraiment de science-fiction, mais se déroulant dans un futur où les voitures ont été interdites. Cette chanson flamboyante présente la course-poursuite entre un jeune homme dans sa Ferrari et la police – il gagne.

Et puis vient l'excellent instrumental «YYZ». Ces trois lettres sont l'indicatif de l'aéroport de Toronto et sont jouées en morse en introduction sur une mesure à cinq temps. La suite est difficile à décrire, ce morceau est très complexe et est considéré comme un des meilleurs instrumentaux de hard rock. Sans aucun répit, l'album se continue avec l'incroyable «Limelight», qui parle de la vie d'artiste. Je ne pense pas avoir jamais entendu un tube aussi rythmiquement élaboré. De par sa mélodie merveilleuse, la dynamique de ses couplets, la douceur de ses refrains et son succès auprès d'un public très large, elle représente l'extrait idéal de l'album et fait certainement partie des toutes meilleures chansons du groupe.

La deuxième face n'est pas en reste. On y trouve la dernière plage de plus de dix minutes de Rush, «The Camera Eye», une longue flânerie dans le monde des villes, un thème qu'ils aborderont plus d'une fois dans les albums suivants. Si l'impression générale est rêveuse, on trouve quand même quelques belles charges de guitare dans cette mini-suite, nouvelle expression de l'équilibre surnaturel de Moving Pictures. La sombre «Witch Hunt» parle bien sûr de chasse aux sorcières, sans défendre cette pratique bien entendu. Elle est en fait le premier volet paru d'une petite suite sur la peur, mais porte curieusement le numéro 3. Les deux premières figurent sur Signals et Grace under pressure, et une quatrième sur le nettement plus récent Vapor Trails. L'album se conclut par «Vital Signs», nouveau plaidoyer pour la liberté de pensée. Elle est peut-être la chanson de Rush la plus proche de The Police, avec une alternance de reggae et de rythme binaire, une fin à la fois amusante et posée constituant une conclusion idéale.

On l'aura compris, nous avons affaire à l'un des rares albums dans l'histoire du rock à ne souffrir d'aucun défaut même mineur. Il y aura toujours la liberté d'aimer ou de ne pas aimer une œuvre musicale mais seule une mesquinerie avancée pourrait amener quelqu'un à nier l'évidence de sa perfection. A l'instar de son glorieux prédécesseur Permanent Waves, l'exceptionnel Moving Pictures fait partie de la culture de base du rock et doit être découvert sans attendre par tout amateur qui aurait cette inexplicable lacune.

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- Geddy Lee (chant, basse, synthétiseurs)
- Alex Lifeson (guitares)
- Neil Peart (batterie)


1. Tom Sawyer
2. Red Barchetta
3. Yyz
4. Limelight
5. The Camera Eye
6. Witch Hunt
7. Vital Signs



             



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