Alan Parker n'avait pas son pareil pour conter des histoires universelles et viscérales, avec une mise en scène sophistiquée qui transcendait le vernis 80's superficiel et des collaborations avec des grands de la musique. Giorgio Moroder pour "Midnight Express", le FLOYD pour "Pink Floyd - The Wall" (son chef-d'œuvre) et Gab' pour "Birdy".
Qu'aurait donné "Birdy" sans les partitions nocturnes, world et cérébrales de Gab' ? Le mystère demeure. Toujours est-il que si le film est magnifique (je ne cours pas après les bons sentiments faciles au cinéma, mais "Birdy" reste une grande histoire d'amitié ainsi qu'un drame anti-guerre aussi poétique et rêveur que terre à terre, à l'image de sa fin) et Gab' signe probablement sa meilleure contribution au septième art. Là où j'ai toujours peiné à adhérer à "Passion", "Birdy" est un tout et fonctionne comme une plongée dans l'esprit morcelé du personnage traumatisé (les inédits et envoûtants "At Night", "Floating Dogs" et "Slow Marimbas" sont mes préférés). Il y a de la tristesse, de l'évasion, des crises de panique, de l'espoir. "Passion", bien que plus ambitieuse, sonnera plus comme un bricolage hétéroclite.
La réutilisation de classiques retravaillés mais jamais sacrifiés (incroyable "Birdy's Flight", terrifiant "The Heat", émouvants "Close Up" et "Under Lock And Key"), achève d'ancrer cette B.O dans l'âge d'or de l'ex-GENESIS en solo.
Un album de qualité au sein d'une année 85 globalement catastrophique. La world music n'a pas encore été pervertie par MTV. Mais ça ne saurait tarder. Hélas!
