Pour ma part, c'est une reproduction très réussie de ce qu'aurait pu ressentir un Russe sous le régime Stalinien.
Une forme de destruction morale doublée d'un désamour pour son propre pays, voire du dégoût.
Il n'est même plus question de tristesse ici, mais de folie et de peur.
Tu m'étonnes que cette symphonie n'a pas été représentée avant 1961...
Arrivée aux oreilles de Staline, le pauvre Shostakovich aurait été fusillé sans nul doute.
Shostakovich dépasse, selon moi, son maître Mahler.
Il va plus loin dans la noirceur, reste complexe, mais est plus abordable, grâce à une polyphonie davantage lisible et moins systématique.
L' Allemand en abuse parfois un peu trop, ce qui peut donner un sacré mal de crâne... (bien que je l'apprécie également).
Et c'est tout simplement plus captivant en ce qui me concerne.
On peut par ailleurs noter l'influence que Shostakovich aura pu avoir sur un certain Danny Elfman, notamment pour cette folie évoquée plus haut.
La version de Vasily Petrenko datant de 2013 est devenue une référence également.
Et c'est cool de voir un jeune chef d'orchestre avec une bouille sympathique, ça change des messieurs d'un certain âge à l'air austère.