Je n’apprécie pas beaucoup Genesis à partir de 1978, et ce disque n’échappe pas à la règle, même si c’est mon préféré de la période. Néanmoins, il faut reconnaître que Duke est l’album le plus authentique de Genesis, toutes périodes confondues. Le groupe ne cherche plus à paraître progressif à tout prix, et ne drague pas encore les charts ni les radio FM (même s’il y figure déjà en bonne place), et se montre tel qu’il est vraiment : un groupe de pop rock surdoué aux capacités mélodiques rares, et qui s’octroie de petits plaisirs jazzo-instrumento-progressif ici et là. Le vrai visage du groupe se montre donc ici. « Avec Duke, tout coulait de source, on faisait notre musique sans chercher à coller à un modèle. Le disque le plus facile à enregistrer » (Mike Rutherford).
Précisons également que Duke devait être à l’origine un concept album sur le star-systeme en général, racontant les différentes étapes d’une rock star(Duchess), de ses débuts à son déclin. Le morceau initial durait 28 minutes, puis fut finalement éclaté en petits bouts (Behind the lines – Duchess – Guide vocal – Turn it on again – Duke) et « noyé » dans des titres sans rapport avec le concept (notamment des chansons plus personnelles de Collins relatives à son divorce).