J'avoue que la destinée de ce groupe depuis "...and then there were three..." me désintéresse complètement, sans doute parce qu’à partir de ce disque, il a fabriqué sa musique à l'intention des radios FM et que j’ai pu, de bon droit, ne plus me sentir concerné. Depuis 1978, Genesis veut autre chose (ou plutôt veut toujours la même chose mais s’y prend autrement pour l’obtenir). On a tort d'attribuer cette nouvelle orientation à Collins, qui est loin d’être le plus racoleur des trois, et probablement même l’est-il le moins. On parvient toujours à sauver un ou deux très bons titres par album (Down and out, The lady lies, La suite Duke, Dodo, Mama, The Brazilian) mais ne nous méprenons pas, Genesis est une grosse machine dont le succès colossal (amplement mérité ceci dit, rares sont ceux qui accèdent à ce statut au bout de 10 ans de bons et loyaux services) a depuis longtemps verrouillé sa liberté artistique et sa capacité à surprendre, à surprendre vraiment.
« We can’t dance » n’échappe pas à la règle. Un disque long (très long) pensé dans les moindres détails pour ratisser large (très large) ; tubes calibrés, ballades formatées, progressif de pacotille et son pseudo électrique, question de rester dans l’air du temps. J’aurais bien du mal à hiérarchiser leurs réalisations 78 – 98, mais celle-ci ferait sans doute partie des plus faibles…et dire que le même mois sortait dans l’indifférence générale un disque avec une tête de clown :-)