Ben si, l'album vaut le coup d'être écouté, ne serait-ce que pour pouvoir s'en faire sa propre opinion...
Les défis que posent l'exécution de musique électronique en concert sont peu nombreux, mais difficilement surmontables :
__ Comment rendre avec ses 10 doigts et ses 2 pieds une musique qui, souvent, n'a d'épaisseur qu'une fois bourrée de multiples couches de synthés, et parfois de samples et de séquenceurs ?
__ Comment faire passer de l'émotion à travers des synthétiseurs ?
L'utilisation de bandes étant inévitable, l'un des seuls moyens de faire ressortir de l'émotion est de faire monter sur scène des chanteurs et des musiciens qui jouent d'autres choses que des instruments électroniques. C'est ici le cas.
Alors, c'est sûr, il y a en partie tromperie sur la marchandise (en partie seulement, car le titre n'est pas "Live in HK") : ce live n'a quasiment pas été enregistré à Hong Kong, puisqu'on retrouve des titres captés à Barcelone et visibles sur la VHS "Europe en Concert". OK, les interludes entre les morceaux sont pénibles à la longue. D'accord, il y a aussi pas mal de bandes. Et j'allais oublier l'essentiel : si vous détestez l'album "Chronologie", alors passez tout de suite votre chemin.
Ce n'est pas mon cas. J'aime bien la musique de JMJ, mais il n'est nul besoin de faire preuve de mauvaise foi pour défendre ce live. Pourquoi ?
Parce que Patrick RONDAT, alors quasi-inconnu, illumine "Chronologie 2", "Chronologie 4" et "Digisequencer" de sa classe. Parce que la petite Julie Lecrenais (13 ans seulement !) réussit la performance de chanter live "Chronologie 3" sans la massacrer. Parce que "L'orchestre sous la pluie", joué à l'orgue de barbarie, constitue une jolie surprise. Parce que le reste de la setlist est composé de classiques très bien interprétés. Et parce qu'à part pendant les interludes, la musique se suffit à elle-même.
"Hong Kong" n'est pas le live ultime de musique électronique (si tant est qu'un tel album puisse voir le jour...), mais il mérite sûrement plus qu'un tel mépris.