Après deux albums majeurs dans les 90's, "Paradise in Me" et "Cocoon Crash", K's Choice, mené par le duo frère/soeur Belges (et non Hollandais), s'est un peu perdu en cours de route entre son split et un retour avec des albums (trop) intimes. Comme si ce groupe ne voulait plus prendre aucun risque en jouant en acoustique. Et puis arrive ce "The Phantom Cowboy" en avril 2015.
L'influence des USA et un changement de production majeur, Alain Johannes (qui a notamment collaboré avec Foo Fighters, Arctic Monkeys, Josh Homme...), ont amené un son résolument rock, doté d'une énergie et une spontanéité inespérés. La plupart des morceaux sont inspirés et sonnent comme une urgence de part leur faible durée. Ca touche (à différents degrés) au bon rock qui sent la sueur et qui tâche, au grunge et au punk ("Private Revolution", "Come Alive"), au rock FM ("Perfect Scar"), au blues (le titre éponyme), à une légère touche de country (la dernière), à un clin-d'oeil à ZZTOP ("Gimme Real"). Seul "We Are The Universe", le moins inspiré de l'ensemble, renoue avec les origines du groupe. On notera un Gert moins en vue vocalement, certainement pour s'atteler à 'gratter' au mieux. K's Choice, avec cet album, prouve qu'il est encore capable de se bonifier techniquement, d'évoluer vers d'autres horizons tout en (se) faisant plaisir.
Maintenant, passons à un véritable coup de gueule contre ces productions qui abusent de la compression du signal. N'y a-t-il pas moyen, aujourd'hui, de mastériser un album sans que cela soit soulant et sans relief ? Gegers parle de ces guitares qui sonnent presque étouffées. C'est notamment l'une des conséquences de cette compression. Comme toutes les pistes sont alignées au même niveau, la musique ne respire plus. On en arrive à une distorsion (clipping) effrayante du signal à force de mettre tous les potards de la console au maximum pour 'enfler' artificiellement. Résultat : ça sonne fort mais plat et mal. Même pas besoin d'avoir une chaine hifi à 2000€ ni d'avoir des oreilles bioniques pour s'en apercevoir. Vraiment dommage que le grand public ne prête pas plus d'attention aux méthodes d'enregistrements car ses esgourdes (avec un casque, compression = fatigue auditive, acouphènes et pertes d'audition accrus, même à faible volume) et son approche de la musique en dépendent grandement. Si l'on écoute en plus en fichier mp3 (compression de fichier audio), on se retrouve avec une véritable bouillie sonore. Un exemple typique de massacre par compression/niveau de sortie extrêmes : l'original et le remaster du célèbre "Never Mind" de Nirvana. Il existe un comparatif sur youtube. Les versions vinyles sont souvent moins maltraitées. Encore faut-il avoir le matériel adéquat, relativement onéreux.
Merci à ceux et celles qui auront pris le temps de lire ma prose jusqu'au bout. En espérant avoir touché votre curiosité sur le sujet, en plus de l'album de K's Choice.
